03 décembre, 2011

AGRIF contre “Golgotha Picnic”… et les pouvoirs publics



La Providence nous offre parfois un joli clin d’œil, et remet les choses à l’endroit. Le référé d’urgence engagé par l’AGRIF pour obtenir l’interdiction de Golgota Picnic dont la première parisienne doit avoir lieu jeudi prochain au Théâtre du Rond-Point a été plaidé jeudi au Palais de justice. L’affaire a été plaidée sous le regard du Christ crucifié, de la Vierge des Douleurs, et du saint roi Louis. Une reproduction du Retable du Parlement de Paris, magnifique Crucifixion peinte au XVe siècle, qui jadis veillait sur la justice dans la cour d’appel d’Ancien régime, dominait le « cabinet » où l’audience a eu lieu.

C’était dans la magnifique Tour César, ainsi nommée parce qu’elle fut construite par Philippe le Bel sur des vestiges romains. Le Palais de la Cité, du Xe au XIVe siècle, abritait la résidence royale et les édifices administratifs – le temps de la Chrétienté. Sous le « chapeau » de la Tour, l’institution républicaine entend aujourd’hui les Français réclamer justice, et c’est une salle d’audience comme une autre. Mais alors que le fameux Retable a été débarqué du Palais en 1904 en application la séparation de l’Eglise et de l’Etat – tous les emblèmes religieux devaient disparaître des tribunaux – sa reproduction est revenue par la petite porte pour marquer ce que représente la France, ce qu’elle doit à Dieu, ce que par naissance et par baptême elle devrait honorer et défendre.

Dans une semaine, un théâtre parisien subventionné grâce aux impôts des Français doit accueillir – ce qu’à Dieu ne plaise – une « œuvre » obscène, profanatrice, calomnieuse, insultante pour le Christ crucifié et pour les chrétiens. Le propos – largement incohérent – de son auteur, Rodrigo Garcia, est justement de montrer que l’iconographie chrétienne, et surtout les Crucifixions, les scènes de martyre, la décoration des églises, les tableaux dans nos musées provoquent à la violence, expliquent que des prêtres abusent des petits enfants, et sont responsables des massacres et des horreurs que connaît notre monde. Eh bien, l’art chrétien, le Christ et sa Mère s’étaient invités au procès !

L'AGRIF
L’AGRIF, représentée par Me Jérôme Triomphe, a dénoncé la provocation à la haine que constitue un tel spectacle : premier trouble à l’ordre public puisqu’il prive les chrétiens du respect et de la jouissance paisible de leurs droits qu’affirment à la fois les traités internationaux et la Constitution française. Si le blasphème n’est pas punissable en droit français, la provocation à la haine l’est, et il a donc soulevé ce moyen pénal en détaillant les singeries de la Passion du Christ et les attaques calomnieuses que multiplie Golgota Picnic – dont l’auteur propose même dans son script que l’on interdise l’accès des musées à tous, et spécialement aux enfants, pour qu’ils ne soient pas exposés à l’iconographie chrétienne.

Troisième motif, qui devrait à tout le moins faire interdire le spectacle aux mineurs, l’accumulation d’exhibitions sexuelles qu’il met en scène. Ayant vu le DVD du spectacle, je peux attester de leur pénible réalité, avec des jeux d’acteurs, indescriptibles ici, s’entrelaçant nus pendant de longues minutes, les corps peints pour évoquer un tableau d’art sacré. Chose que Brigitte Richard, avocate du responsable du théâtre Jean-Michel Ribes, a balayée d’une main comme inexistant, au mépris total de la réalité. Il faut dire que l’essentiel de sa plaidoirie visait à montrer que l’opposition à Golgota Picnic est idéologique et politique, et nous renvoie aux heures-les-plus-sombres-de-notre-histoire…

Pourtant, même la Conférence des évêques de France dans son ensemble et de nombreux évêques en particulier ont dénoncé le spectacle – le cardinal Vingt-Trois invite même les catholiques à une vénération de Reliques de la Passion à Notre-Dame-de-Paris, le 8 décembre, en désignant nommément le scandale de Golgota Picnic.

Le plus scandaleux, devant le juge des référés, fut encore la prestation de Mme le Procureur, qui exprime la position de l’exécutif. C’est là, quoi qu’on veuille, la responsabilité directe du président Sarkozy : c’est la voix de son gouvernement qui n’a pas exprimé, qui n’a pas ordonné que le ministère public exprimât le devoir de défendre les droits des chrétiens. Au contraire, Mme le Procureur, quoique choquée par les images (ça se voyait) a affirmé le respect de cette « liberté fondamentale » qu’est la liberté d’expression. Cela surpasse même les exigences de la loi pénale. Contre les chrétiens et contre le Christ, tout est permis, tout est défendable, tout est admirable y compris la « provocation », du moment qu’elle est revendiquée comme art.
Ordonnance mercredi 7 décembre à 17 heures.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

anti religion et fier de l'etre je n'en reste pas moins en accord avec le respect des cultures..
facile beaucoup plus facile d'attaquer des chretiens que des musulmans de nos jour ...voir les caricatures de mahomet.
ne tombez pas dans l extreme nos vies en sont sature caricaturez le niveau et la qualite du "spectacle"
bisous et courage d'un athe invetere

 
[]