Chili : une forteresse pro-vie va-t-elle tomber ?
Michelle Bachelet n'y était pas parvenue du temps où elle était présidente du Chili, c'est sous le « pro-vie » Sebastian Piñera qu'un premier pas s'accomplit vers la légalisation de l'avortement « thérapeutique ». Sous l'œil vigilant d'une trentaine de représentants de groupements favorables à l'avortement, parmi lesquels l'ex-ministre de la Santé de Michelle Bachelet, la commission de la Santé du sénat chilien a approuvé trois projets de loi visant à autoriser des avortements à des fins « thérapeutiques » ou « eugéniques » actuellement interdits au titre de la prohibition générale de l'avortement depuis 1990. La commission est présidée par le socialiste Fulvio Rossi : adoptés avec deux voix d'avance, les projets ont bénéficié du concours d'un élu Renovacion nacional de centre-droit, et du démocrate-chrétien Mariano Ruiz-Esquide.
Le vote fut accueilli par une ovation de la part des représentants des organisations abortistes.
Depuis 1990, une douzaine de projets semblables avaient échoué, soit qu'ils aient été classés avant d'être soumis au vote, soit qu'ils aient été rejetés en commission.
C'est donc la première fois qu'une dépénalisation partielle de l'avortement sera portée devant l'une des chambres chiliennes depuis cette date, pour un premier contact qui pourrait aboutir au fusionnement des projets qui en tout état de cause doivent être rééxaminés dans leur détail en commission.
Ruiz-Esquide, dont le vote favorable aura été déterminant, a fait savoir qu'il visait uniquement à « ouvrir le débat » devant le Sénat, mais qu'« avec grande franchise » il avait ajouté que « les projets étaient mauvais ».
Ce qui est tout de même curieux. On tomberait à bras raccourcis (et avec juste raison), sur un élu qui avancerait ce motif pour laisser se dérouler un débat politique sur – par exemple – l'opportunité de faire fonctionner un camp d'extermination.
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