Le fils du Duc de Kent désigne l'avortement comme la pire menace pour l'Europe…
…Bien devant Al-Qaida ! Lord Nicholas Windsor s'est ainsi exprimé dans le journal américain First Things, assurant qu'à son avis la lutte contre le terrorisme islamique n'entraînera pas les énormes sacrifices des guerres contre le « fascime », dont l'éradication a eu un « coût humain incommensurable ». Alors que l'Occident se complaît devant ses « résussites » comme la montée du niveau de vie, la mise en place de « démocraties robustes » ou la fin du colonialisme, le petit-cousin de la reine Elisabeth II qui serait le 27e en ligne de succession s'il ne s'était pas converti à la religion catholique en 2001, estime que cette satisfaction prudente cache quelque chose de très important, « quelque chose de très dangereux qui est entré en contrebande dans cette nouvelle période de l'histoire » :
Je voudrais m'arrêter spécialement sur un sujet et une pratique qui constitue le déficit moral qui à est lui seul le plus dommageable dans la vie contemporaine : l'avortement de nos enfants à naître.
Il s'agit d'une cascade de destructions, historiquement sans précédent, frappant les individus : des fils, des filles, des sœurs, des frères, de futurs époux et amis, des mères et des pères – détruits sous la forme de ceux à qui nous devons, très simplement et très certainement, la plus grande solidarité et le plus grand devoir de soins parce qu'ils sont les plus faibles et les plus dépendants de nos frères en humanité. Tous les autres aspects de la vie des êtres humains qui nous entraînent à nous engager dérivent de ce fait qu'on ne peut pas fuir : il faut d'abord qu'il y ait ces vies humaines pour que nous puissions nous en préoccuper. En négligeant ce fait évident de la dette que nous devons, immédiatement, à l'enfant à naître – qui doit pouvoir naître (et n'oublions pas que nous aurions tous pu subir le même sort avant notre naissance), les instincts les plus profonds de l'humanité sont piétinés et détruits.
Cela n'était qu'un éclair improbable dans les yeux des plus radicaux et des plus progressistes des penseurs et des activistes d'il y a un siècle. Aujourd'hui l'avortement légal et permissif est une réalité de la vie si profondément insérée et si complètement normalisée dans notre culture que – et voici l'aspect le plus insidieux de cette normalisation – qu'elle est devenu invisible dans le cadre politique européen. Même le fait d'en parler est devenu le premier tabou de la culture.Lord Nicholas Windsor salue alors ceux qui œvrent pour réveiller les consciences, et il évoque les « campagnes déterminées » qui ont d'emblée permis au contraire d'endurcir les consciences et d'imposer « un conformisme qui craint de mettre en cause ce qui est présenté comme une affaire réglée ». Il montre que le « choix » offert aux femmes – qui a conduit à un massacre d'une dimension inimaginable – est en réalité celui de faire toutes ces autres choses que l'on peut faire au cours d'une vie si l'on peut se débarrasser d'enfants non désirés. « Tant de libertés grisantes trouvent une base nouvelle et sûre si seulement l'avortement n'est plus jamais refusé aux femmes et aux hommes. » A la première conséquence, la mort des innombrables victimes, s'en ajoutent d'autres.
Dans l'ordre des conséquences secondaires, cependant, il nous faut examiner de près le fardeau caché porté par tous ceux, et spécialement par les mères, qui participent à ces actes, ainsi que les pertes frappant la société présente et future. Comment une société peut-elle se considérer elle-même, ou apprécier sa culture propre et distincte, lorsqu'elle a placé cet acte effrayant en son centre – en approuvant consciemment, en célébrant même sa propre défaillance morale la plus remarquable ? Aura-t-elle assez confiance ne serait-ce que pour se regénérer elle-même ? Pour survivre, en produisant la génération suivante d'enfants en nombre suffisant ?Il ne faut jamais oublier les victimes ni les instrumentaliser en faisant une confusion entre cette conséquence seconde et la première, la destruction massive d'êtres humains. Mais à notre époque de discours incessants sur les droits de l'homme, on tolère les abus les plus gigantesques contre les êtres humains, poursuit Lord Nicholas Windsor.
Les Européens ne pensaient-ils pas qu'ils ne pourraient jamais plus, qu'ils ne devraient jamais plus tuer à l'échelle industrielle ? Quel cruelle tromperie, alors, nous a conduits à cette tuerie massive des enfants, au nom d'un plus grand bien théorique, qui dans ce cas précis consiste simplement dans le désir de ne pas être entravé par une grossesse qui ne serait pas pleinement et librement choisie et qui, en dehors de ces paramètres, est déclaré par fiat nulle et non avenue.
Le sophisme est énorme : si je choisis et si je désire mon enfant, alors, ipso facto, je lui ai concédé le droit de vivre, et il vivra. Mais l'inverse est également vrai, par un moyen qui n'est ni plus ni moins que mon choix : le pouce de César est levé, ou bien il est baissé. Et quand il s'agit d'exporter cette idée, nous le faisons avec zèle et détermination à travers des institutions et l'Union européenne.
Cette façon de nous accorder le droit de tuer sans raison, chaque année, des millions de nos enfants au début de leur vie, la voilà, la question des questions pour l'Europe. La pratique de l'avortement est une blessure mortelle au cœur de l'Europe, au centre de la culture hellénique et judéo-chrétienne.
Nous qui avons si follement emporté ce poison du XXe siècle – le plus laid de tous les siècles – sachons dire clairement, au nom de tout ce qu'il y a eu de bon et de beau et de vrai dans la culture Occidentale, qu'il y a là une priorité morale urgente. Appelez cela un « Nouvel abolitionnisme pour l'Europe ». Le mot abolitionnisme met l'accent sur la continuité entre le défi auquel nous faisons face aujourd'hui et les campagnes générationnelles qui de manière si clairvoyante, dans l'Amérique du XIXe finissant, ont été menées pour la libérer de l'injustice de l'esclavage. Je crois que les abolitionnistes symbolisent le courage et l'imagination qu'il nous faut, même s'ils ne fournissent pas le modèle parfait par rapport à ce qui se dresse aujourd'hui devant nous.Il s'agit, en somme, conclut Lord Nicholas, non seulement d'abolir, mais de remettre au cœur de la société le respect de la vie, en trouvant des solutions nouvelles qui sauront s'imposer pour répondre aux problèmes qui sont l'occasion des avortements.
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