08 mars, 2010

Réflexions sur le sondage IFOP-Alliance pour les droits de la vie sur l'avortement


Les sondages sont des armes à double tranchant. L’Alliance pour les droits de la vie (ADV) vient d’en réaliser un avec l’IFOP, publié jeudi dans la Croix, dont on retiendra avec tristesse que 85 % des 1 006 femmes interrogées par internet, échantillon « représentatif » de la population féminine majeure, se disent « favorables » au « droit à l’interruption volontaire de grossesse ». C’est ce que retiendront les « pro-mort », c’est ce qu’ils balanceront à la tête de ceux qui osent émettre des réserves face à la loi barbare qui autorise le massacre des tout-petits. 7 % sont défavorables, 8 % « ne se prononcent pas ».


Hélas, c’est aussi le fait qui « justifie » la frilosité d’une part des gens de bonne volonté qui se mobilisent contre l’avortement. Le sondage de l’ADV magnifie ainsi ce qui constitue la victoire la plus perverse, la plus sournoise, la plus efficace du lobby de la mort : la perte généralisée de la conscience de ce qu’est le « crime abominable » de l’avortement. Comment en serait-il autrement, quand l’éducation sexuelle, l’éducation civique, le matraquage médiatique, le discours médical dominant (et l’absence de formation chrétienne dans un pays ravagé par le manque de formation religieuse de ses générations « décatéchisées ») ne cessent de présenter l’avortement au « mieux » comme un mal nécessaire, au pire comme un droit.


Mais le sondage de l’ADV est aussi parvenu à mettre au centre de l’actualité le fait que l’avortement est, toujours et malgré tout, perçu comme une souffrance et un mal. 61 % des femmes interrogées, confrontées à l’affirmation selon laquelle il y a en France un avortement pour quatre naissances, estiment qu’il y a « trop d’avortements » dans ce pays. Pas moins de 83 % estiment, peu ou prou, que « l’avortement laisse des traces psychologiques difficiles à vivre pour les femmes ». Elles sont autant à penser que le livret officiel d’information remis aux femmes demandant l’« IVG » devrait donner « le détail des aides aux femmes enceintes et aux jeunes mères ». 67 % – c’est vraiment beaucoup dans le contexte actuel – sont favorables à ce que l’on fasse connaître à celles qui auraient de « lourdes difficultés personnelles pour élever leur enfant, la possibilité de le confier à l’adoption dès la naissance ». Et le discours officiel du « tout contraceptif » ne convainc pas tout le monde : comme cause de l’augmentation des avortements chez les mineures, les premières citées sont les « relations sexuelles trop précoces » et « la défaillance des parents concernant l’éducation affective et sexuelle ».


Sur ce point, le sondage IFOP-ADV est d’ailleurs bien timoré : il ne cite pas comme réponse possible l’usurpation des droits des parents en la matière par l’anti-« éducation sexuelle » obligatoire dans les écoles.


Les leçons de ce sondage sont certes qu’il faut aider les femmes à garder leur enfant, et qu’au fond elles le souhaitent. Mais il renvoie aussi les défenseurs de la vie à leur responsabilité urgente de faire connaître la vérité sur l’avortement. Appeler les choses par leur nom est aussi un moyen d’aider les femmes à surmonter la souffrance indicible que leur inflige leur « droit » d’avorter.


Article extrait de Présent du samedi 6 mars 2010.


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