16 novembre, 2006

Portugal : vers le référendum sur l'avortement

Le tribunal constitutionnel portugais a approuvé hier, à la majorité, la question sur la dépénalisation de l’avortement adoptée par le Parlement à majorité socialiste pour être soulise à référendum populaire. Le président de la République Anibal Cavaco Silva dispose désormais de 20 jours pour décider de convoquer ou non le référendum : lourde responsabilité pour ce libéral plutôt chrétien mais encore plus démocrate…

La question posée ne devrait pourtant pas être soumise aux aléas du choix démocratique, car il s’agit d’une affaire objective de respect de la vie qu’aucune majorité ne peut modifier. « Etes-vous d’accord avec la dépénalisation de l’interruption volontaire de grossesse, si elle est réalisée, par choix de la femme, pendant les dix premières semaines, dans un « établissement de santé légalement autorisé ? » Elle avait été posée dans les mêmes termes en 1998.

Dans une interview à Présent, le chef de la Maison royale du Portugal, Dom Duarte de Bragança, très engagé dans le respect de la vie, avait souligné combien cette formulation pouvait embrouiller les gens simples appelés à voter, avec la référence notamment à l’établissement « légalement autorisé » qui donne d’emblée une illusion de légitimité.

Si le référendum a lieu sa date devra être fixée entre 40 et 180 jours après cette décision présidentielle : le PS est favorable à un délai rapide, entre la mi-janvier et la mi-février.

Un mini-drame agite cependant le PS puisque le Premier ministre socialiste, José Socrates, s’est engagé à ne dépénaliser l’avortement au Portugal qu’en cas de « oui » au référendum, et de respecter le « non » même si une participation insuffisante ne donne pas un caractère obligatoire au résultat. Il entérinait ainsi les engagements pris par les responsables de son parti lors de son congrès national, dimanche.

La bataille s’annonce donc importante.

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