03 septembre, 2015

Leonardo Boff affirme avoir participé à la rédaction de “Laudato si’”, et se félicite de ce que l’avortement soit désormais pardonné (comme s’il ne l’avait jamais été)

Leonardo Boff, grande figure de la théologie de la Libération, vient de déclarer qu’il avait indirectement participé à la rédaction de l’encyclique du pape François sur l’écologie, Laudato si’. Il l’a affirmé au cours d’un entretien accordé à BBC Mundo, le service hispanophone du média britannique. Dans ce même entretien, il se félicite du nouveau « paradigme » dans lequel s’inscrit le souverain pontife, celui de « l’écologie intégrale » qui se décline dans tous les domaines : politique, économique, spirituelle. « Le pape est en train d’inaugurer un autre type d’Eglise, en adéquation avec la globalisation », a-t-il dit avec satisfaction. Il a également salué la décision du pape de permettre l’absolution du péché d’avortement par le confesseur lui-même, sans obligation de passer par l’autorité supérieure comme c’est le cas habituel pour les péchés qui entraînent l’excommunication.
C’est à une question du journaliste de la BBC sur sa participation à Laudato si’ que Leonardo Boff a répondu :
« Il n’est pas bon de parler de cela. Mais par trois, il m’a été demandé d’envoyer des documents par le biais de l’ambassadeur d’Argentine près le Saint-Siège. Avec grande joie, j’ai constaté que beaucoup de choses avaient été utilisées. Mais l’encyclique est celle du pape, ce n’est pas la mienne. Ce qu’il y a de nouveau dans l’encyclique, c’est qu’elle dépasse la vision de l’écologie comme d’un environnementalisme. Ce n’est pas une encyclique verte, c’est une encyclique de l’écologie intégrale, politique, économique, spirituelle, et pas seulement sur la relation avec la nature. Le pape part déjà du nouveau paradigme. »
Vrai ? Faux ? A-t-il réellement été « sollicité », comme il le dit – lui qui a vu condamner par le Vatican en 1985 son livre Eglise, charisme et pouvoir ? Lui qui vit au Brésil, interdit d’enseigner, dans une zone rurale de l’Etat de Rio de Janeiro ? Nous n’avons que sa parole. Mais ce que l’on peut constater au moins, c’est qu’il adhère à de nombreux thèmes de l’encyclique et les reconnaît comme siens.
Le reste de l’entretien n’est pas moins intéressant, même si l’on y perçoit une manière pas très honnête de tirer la couverture à soi et d’interpréter les gestes du pape dans le sens le plus progressiste possible.
Leonardo Boff explique ainsi que la décision de laisser pardonner le péché « réservé » de l’avortement par les prêtres directement, au nom de la miséricorde, est une manifestation de la manière dont le pape veut gouverner : « non par le pouvoir mais par l’amour et la miséricorde ». « Dieu aime d’un amour inconditionnel et sa miséricorde n’a pas de limites. Seul un christianisme doctrinaire, apologétique, je dirais presque machiste et sans miséricorde, est dur en cela », déclare Boff.
C’est malhonnête dans le sens où l’existence de péchés réservés – commettre l’avortement provoque l’excommunication automatique – n’implique pas du tout qu’il ne puissent être pardonnés. La procédure particulière pour en obtenir l’absolution est une manière de souligner la gravité de l’avortement pour sa victime, pour la société, pour la personne qui s’en rend coupable et vis-à-vis de Dieu. La levée temporaire de cette obligation est bien une miséricorde qui facilite le recours au sacrement de pénitence, mais elle n’est pas une manière de « dévaluer » le péché d’avortement… Boff juge quant à lui qu’il s’agit d’une « porte ouverte » ; « une porte, une fois ouverte, ne se referme plus ».
Le journaliste rebondit : « Pensez-vous que cela annonce un changement de doctrine à l’intérieur de l’Eglise ? »
Leonardo Boff : « Je crois que le pape ne va pas discuter à propos de doctrines. Il dit toujours que la réalité est au-dessus des doctrines. Si la réalité dit qu’il y a beaucoup de divorces, le concept de la famille change toujours plus, et pour lui, ce qui importe, c’est qu’il y ait de l’amour. Là où il y a de l’amour, que ce soit dans le premier ou dans le deuxième mariage, il y a quelque chose de Dieu. »
Il y a un péché cependant pour lequel il ne peut y avoir d’indulgence ni de miséricorde, si on lit bien ce que raconte Leonardo Boff. C’est celui de la pédophilie des prêtres, parce qu’ils portent atteinte aux innocents.
L’avortement ne porterait-il pas atteinte aux innocents, par hasard ?


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