09 avril, 2013

Irlande : les médecins disent non à l'avortement

Sous pression des organisations internationales et des médias pour mettre fin à son interdiction de
l'avortement, le gouvernement irlandais a depuis plusieurs mois indiqué qu'il entendait obtempérer – mais la principale organisation de médecins du pays, l'Irish Medical Association, a rejeté vendredi dernier trois motions visant à libéraliser divers aspects de la loi.

Les motions étaient présentées par Doctors for Choice, un groupe de médecins qui font pression pour la légalisation de l'avortement. Elles ont toutes été rejetées par 42 voix contre 32.

Parmi les propositions de dépénalisation, les grands classiques des « cas limites » : les cas de « risque réel et substantiel pour la mère », ceux de grossesses consécutives au viol ou à l'inceste et celui d'« anormalité fœtale non-viable ».

Un médecin psychiatre du Life Institute (pro-vie), le Dr Sean O Domhnaill présent à la conférence, estime que le vote négatif « porte un coup important aux propositions du gouvernement ». « En tant que médecin, nous sommes formés pour sauver des vies, et la plupart des médecins irlandais veulent continuer la pratique qui consiste à protéger à la fois la mère et l'enfant lors de la grossesse », rapporte Hilary White de LifeSite. Il a souligné également que toute ouverture « limitée » à l'avortement entraîne immanquablement un glissement vers l'avortement à la demande, « un modèle qui ne devrait être suivi par aucun médecin ».

Parmi les propositions en cours de la part du gouvernement se trouve celle de dépénaliser l'avortement lorsque la mère enceinte menace de se suicider si elle ne peut avorter, et ce malgré les dépositions des experts qu'il a entendus et qui sont formels : c'est une fiction créée par le lobby de l'avortement en vue d'enfoncer un coin dans la loi irlandaise protectrice de la vie, un principe qui a valeur constitutionnlle. Au contraire, la commission parlementaire chargée du dossier a pu prendre connaissance des données fournies par des professionnels de la santé attestant que le risque statistique de maladie mentale grave, de déception et d'usage de stupéfiants est plus élevé pour les femmes qui ont subi un avortement.

A la conférence de mardi, le Dr O Domhnaill signale que des délégués ont attesté connaître des femmes qui s'étaient suicidées à la suite d'un avortement ; d'autres médecins ont répété que selon leur expérience, il n'est jamais nécessaire de mettre délibérément fin à la vie d'un enfant pour sauver sa mère.

Le vote pro-vie des médecins intervenait à quelques jours seulement de l'enquête formelle recherchant les causes de la mort de Savita Palavannar, qui s'est ouverte lundi dans une ambiance de forte hostilité à la protection irlandaise de la vie – alors même que l'Irlande affiche l'un des plus bas taux mondiaux de mortalité maternelle. Praveen, le mari de cette jeune femme d'origine indienne morte de septicémie alors qu'elle faisait une fausse couche, a répété par deux fois que le personnel de l'hôpital où sa femme est entrée en octobre dernier lui avait refusé d'avorter l'enfant qui vivait encore alors que la fausse couche était enclenchée en affirmant que cela n'était pas possible parce que l'Irlande est un pays catholique.

C'est l'aspect que retient – avec délectation – la presse internationale.

On parle moins de ce qui constitue – cela semble se confirmer – le véritable scandale de l'affaire Savita : par suite d'une série d'erreurs d'appréciations et d'inactions, l'infection dont souffrait Savita n'a pas été diagnostiquée, et les soins par antibiotiques dont elle aurait dû rapidement bénéficier lors de sa prise en charge n'ont été mis en place qu'une fois la fausse couche achevée.

Dire que Savita est morte « à cause » des lois pro-vie, c'est pour le coup l'effet d'une désinformation délibérée.

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