11 mai, 2012

Pays-Bas : les “équipes volantes” en sont à leur troisième euthanasie

En attendant de disposer de locaux « en dur » pour y accueillir les candidats à la mort administrée, la « clinique de fin de vie » récemment fondée à La Haye aux Pays-Bas a déjà apporté son assistance à trois euthanasies par le biais de ses équipes volantes opérationnelles depuis début mars (voir ici). Et ce n'est qu'un début, puisque l'organisme renforce ses moyens et annonce avoir un flot régulier de demandes.

Les cas rapportés par la clinique elle-même sont révélateurs.

La première euthanasie a été réalisée par un médecin des équipes volantes qui a fait le geste fatal en présence du médecin de famille du patient : ledit généraliste n'avait « pas d'expérience de l'euthanasie sur les patients qui ne sont pas en phase terminale », nous dit-on. Pas d'objection de principe, donc : il a même participé à la mise en œuvre de l'euthanasie et, vu la formulation, a peut-être bien réalisé lui-même l'euthanasie sur des patients en phase terminale.

Dans le deuxième cas, c'est le médecin de famille qui a procuré l'euthanasie, mais il avait demandé à être piloté par l'équipe ambulante qui a aussi un rôle pédagogique…

Troisième cas : c'est l'équipe volante qui a pratiqué l'euthanasie parce que le médecin de famille n'arrivait pas à assumer émotionnellement le geste (comme ils disent) ; il n'avait pas non plus trouvé un collègue disposé à donner la piqûre fatale.

C'est bien là l'ambition de la clinique de fin de vie et de ses équipes volantes : suppléer aux refus, notamment pour des raisons de conscience, apporter un savoir-faire technique, assister les médecins confrontés à des situations difficiles.

En principe la clinique de fin de vie vise à permettre aux personnes porteuses du désir d'euthanasie formulée dans le respect des critères de la loi, de l'obtenir, même si leur généraliste ne peut pas ou ne veut pas accomplir le geste.

Pour l'heure la clinique dispose de 11 équipes volantes composées d'un médecin et d'un infirmier ; cinq nouvelles équipes vont s'y joindre prochainement.

A ce jour 216 personnes ont déposé une demande d'euthanasie auprès de la clinique, à raison de deux ou trois par jour désormais. 14 demandes ont été rejetées parce que le patient ne l'avait pas évoquée avec son médecin de famille, 24 autres ont été arrêtées devant le refus du patient d'autoriser la clinique à demander à prendre connaissance de leur dossier médical. 164 personnes sont en « liste d'attente ». Et pour ceux qui restent – mais pas pour longtemps – les préparatifs de leur euthanasie sont en cours : 14 personnes au total.

Les demandeurs sont en majorité des femmes ; par ailleurs un tiers d'entre eux souffrent d'une affection psyschiatrique.


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