17 avril, 2010

Benoît XVI dénonce la « dictature du conformisme »

Pendant que continuent d’être distillées dans les médias, une à une et jour par jour, les informations qui tentent de rendre responsable Benoît XVI des agressions sexuelles commises par une toute petite minorité de prêtres catholiques au cours de ces 50 ou 60 dernières années, le Saint-Père continue de dire tranquillement la vérité. Et notre devoir de courage.



Lors d’une homélie improvisée, jeudi matin, à l’occasion de la messe qu’il célébrait dans la chapelle Pauline pour la Commission biblique, il a appelé tous les catholiques à la « pénitence », mot qu’ont retenu les gros médias comme preuve d’un mea culpaindividuel et collectif. Ce qui reste à démontrer.
Ils ont prêté moins d’attention à ces mots qui pour être partis du cœur n’en sont pas moins profondément réfléchis et terriblement éclairants sur les temps que nous vivons : parlant des « agressions contre l’Eglise » il y a vu la preuve d’un « conformisme » qui a remplacé « les dictatures nazie comme marxiste ».


« Ce conformisme peut réellement être une vraie dictature » a répété Benoît XVI, conformisme qui rend « obligatoire de penser comme tout le monde, d’agir comme tout le monde ».
Il avait préparé ces affirmations fortes en rappelant qu’il nous faut « obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes », et en dénonçant « l’autonomie » que revendique l’homme par rapport au Créateur : « C’est un mensonge, un mensonge ontologique, parce que l’homme n’existe pas par lui-même et pour lui-même, parce que la collaboration et les distinctions des libertés sont nécessaires et que si Dieu n’existe pas, si Dieu n’est pas une entité accessible à l’homme, ne subsiste comme entité suprême que le consensus de la majorité. Après quoi le consensus de la majorité devient la parole ultime à laquelle nous devons l’obéissance et ce consensus – l’histoire du siècle passé nous l’apprend – peut être un consensus dans le mal. Ainsi nous voyons que la soi-disant autonomie ne libère pas l’homme. »


Il poursuivait : « Les dictatures ont toujours été opposées à cette obéissance à Dieu », rappelant dans ce contexte le nazisme et le marxisme : les dictatures prennent aujourd’hui des formes plus « subtiles », a-t-il relevé. Aussi voit-il dans ce conformisme comme dans « les attaques subtiles, ou moins subtiles, contre l’Eglise » la preuve de cette « vraie dictature ». Et d’appeler les catholiques à obéir à Dieu, à vouloir lui obéir« jusqu’au martyre ».


Oui, le Pape a appelé à la pénitence – ce mot que l’on avait tendance à éviter ces derniers temps –, chacun pour soi mais aussi chacun pour tous les pécheurs. Mais a-t-il battu la coulpe de l’Eglise ? Ce serait grandement réduire la portée de paroles qui parlent plutôt de la persécution de l’Eglise.


« Aujourd’hui nous avons même un peu peur de parler de la vie éternelle. Nous parlons des choses qui sont utiles au monde, nous montrons que le christianisme aide même à améliorer le monde, mais que son but, c’est la vie éternelle et que de ce but se déduisent les critères de la vie, cela, nous n’osons pas le dire. »


Alors nous devrions avoir « le courage, la joie, la grande espérance » que donne cette « vie éternelle qui est réelle, et d’elle vient la lumière qui illumine même ce monde ».


Article paru dans Présent daté du 17 avril 2010.

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