La preuve est
faite : la cérémonie qui s’est déroulée autour de plusieurs statuettes de
la Pachamama dans les jardins du Vatican à l’orée du synode sur l’Amazonie
était bien un rituel de vénération de la « divinité » de la Terre. Le
jour même, le 4 octobre, Ednamar de Oliveira Viana, femme d’origine indigène
qui a dirigé la cérémonie a publié un communiqué pour en expliquer le sens. Ce
communiqué public, mais resté discret, a été retrouvé et commenté par
LifeSiteNews.
Ses paroles
confirment que le rituel correspondait parfaitement aux cérémonies similaires
organisées en l’honneur de la Pachamama, la Terre Mère, dans les régions
andines où ce culte idolâtre a cours. Il semble avoir été adapté à la
spiritualité amazonienne, au moins pour les besoins du synode.
Voici la
traduction complète du communiqué d’Ednamar de Oliveira Viana :
« Planter,
c’est avoir l’espérance. C’est croire en une vie qui croît et qui est féconde,
pour satisfaire la faim de la création de la Terre Mère. Cela nous ramène à
notre origine par la reconnexion avec l’énergie divine et nous enseigne le
chemin du retour vers le Père Créateur.
« Le
synode, c’est planter cet arbre, l’arroser et le cultiver, pour faire que les
peuples amazoniens soient entendus et respectés dans leurs coutumes et leurs
traditions, en faisant l’expérience du mystère de la divinité présente dans le
sol amazonien.
« L’acte
de planter dans le jardin du Vatican est un symbole qui invite l’Eglise à
engager encore davantage avec les peuples de la forêt et toute l’humanité. Mais
aussi, c’est la dénonciation de ceux qui détruisent notre maison commune par
esprit de lucre, en recherchant leur propre profit. »
Cette idée de
la « faim » de la Terre Mère est précisément ce qui fonde les rituels
de la Pachamama : celle qui engendre et qui nourrit, mais qui punit par le
tremblement de terre ceux qui lui prennent trop de ressources. Ainsi s’agit-il
d’assouvir sa faim et sa soif au cours d’une cérémonie qui se déroule en lui
présentant des offrandes prises sur ce qu’elle a donné sur une couverture placé
sur le sol, ou en creusant un trou dans lequel on jette des objets ou des
animaux sacrifiés – le fœtus de lama étant l’objet de choix.
La Pachamama
est une entité, la Terre, mais aussi un esprit avec une conscience et un
pouvoir ; une « divinité » comme la dénomme également le
communiqué d’Ednamar de Oliveira Viana, dont il faut apaiser la colère. Ce qui
se faisait jadis, notamment, au temps des Incas, par des sacrifices d’enfants
et d’adolescents.
Le langage du
communiqué est clairement païen et syncrétiste. Il montre la raison des
prosternations devant l’arbre planté, entouré de terre rapportée d’Amazonie :
c’est un « sol », une terre à qui l’on attribue une identité
« divine ».
Diane
Montagna de LifeSiteNews rappelle qu’à mi-parcours du synode, elle avait
posé à la Salle de Presse la question de savoir quel avait été le sens précis
de la cérémonie dans les jardins du Vatican. Elle réclamait « un texte
faisant autorité, émanant du Vatican ou de REPAM, afin de pouvoir résoudre la
question de ce qui s’était produit aux Jardins du Vatican ».
Paolo Ruffini,
préfet du dicastère de la communication et président de la commission
d’information sur le synode, expliqua alors que l’arbre était « sacré »
et s’engagea à trouver une réponse. La question lui fut reposée plusieurs fois,
mais de réponse, il n’y en eut point.
Lors du point
presse du 21 octobre, un porte-parole du Vatican, Matteo Bruni, demanda au
secrétaire exécutif de REPAM (Réseau ecclésial pan-amazonien), Mauricio Lopez
Oropeza, de faire un commentaire sur la signification de la statue de
Pachamama, mais celui-ci éluda la question.
Pourtant REPAM
était co-organisatrice de la cérémonie du 4 octobre, aux côtés du
Mouvement catholique pour le climat et l’ordre des Franciscains. Et le
communiqué de Mme de Oliveira Viana était pourtant brièvement cité (uniquement
le troisième paragraphe) et mis en lien dans le
communique
co-signé par les trois organisateurs à propos de l’événement, le
4 octobre.
Diane Montagna
rappelle que l’Eglise a traditionnellement fait preuve d’une grande méfiance à l’égard
des arbres sacrés. Ainsi saint Boniface, apôtre de l’Allemagne, a-t-il abattu
le chêne de Donar que les Germains considéraient comme l’arbre sacré de Thor.
Elle
ajoute : « Actuellement, l’arbre sacré de l’Amazonie est à
l’abri des murs des jardins du Vatican, jusqu’à l’avènement d’un nouveau saint
Boniface. »
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