23 octobre, 2015
La journée de jeudi a été marquée
par une nouvelle fronde des pères synodaux à propos du rapport final, raconte
l'archevêque MarK Coleridge d’Australie qui tient un blog sur le synode auquel
il assiste en tant qu’évêque de Brisbane.
Son
message de jeudi est particulièrement révélateur. Le ton léger, il s'amuse
des difficultés techniques du vote avec un matériel qui a très mal fonctionné pour
le tiers européen de la salle, et rapporte les plaisanteries entraînées par ces
dysfonctionnements.
Plus gravement, il a indiqué que
le texte du rapport final remis au Pères synodaux était en italien alors même
que certains évêques et même certains cardinaux ne le parlent pas du tout, ou ne
le maîtrisent pas assez pour pouvoir répondre à des questions complexes qui
leur sont soumises. Il fait remarquer que le texte d’ouverture du synode du
cardinal Erdö était italien : ce n'est que grâce à l'embauche de
traducteurs professionnels par les évêques américains que les autres pères du
Synode ont pu y avoir accès.
« La rigolade à
recommencé », raconte-t-il, « lorsque le cardinal Baldisseri nous a
dit que le projet de rapport final était un texte tellement sensible et super-secret
que nous ne pouvions même pas l'emporter chez nous le soir. Il y a eu un
sérieux remue-ménage dans la salle. On sentait venir les huées. Percevant la
mutinerie, le Secrétaire général a changé d'avis : nous pourrions emporter
le texte chez nous mais il était “pour nous yeux seulement”. Pas un souffle à
quiconque. Personne ne devait même savoir que nous avions le document. Ce qui
explique l'hypersensibilité du cardinal, je suppose, ce sont les fuites qui ont
accompagné le synode l'an dernier et qui ont troublé les premiers jours de
celui-ci. »
Mgr Coleridge poursuit en
racontant une autre anecdote, d'autres rires au synode et qui ont donné lieu à
des épisodes « hilarants » lors d'erreurs dans la remise du micro à
ceux qui, vendredi matin, voulaient présenter des amendements. Alors que les
questions débattues le sont d’une manière si inquiétante pour l’Eglise, un esprit
de détente semble avoir gagné le synode. Plusieurs évêques, dépassant leur
temps de parole, ont eu le micro coupé.
On sait maintenant que samedi
matin le texte final sera lu, à haute voix, dans la salle du Synode. En italien,
une fois de plus ? Tous les évêques seront en tout cas invités à voter sur
chacun des paragraphes, « espérant comme l’enfer que la technologie
sera au point cette fois », dit Mgr Coleridge. Je vous laisse avec sa
conclusion :
« Le pape François sera
devant, avec sa face impassible de joueur de poker, absorbant tout et se
demandant que faire de tout cela. Je ne doute pas un instant qu’il a déjà quelques
idées. Il n’est rien sinon un stratège. Fera-t-il un discours de conclusion
samedi soir ? Je l’espère, mais il peut bien penser que son discours
historique de samedi a bien suffi. Nous verrons. »
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