19 novembre, 2010

Faire cesser le réchauffement climatique avec la pilule : fallait y penser !

C'est en tout cas la dernière trouvaille, certes pas originale mais formulée plus brutalement qu'à l'habitude, du Worldwatch Institute, un organisme de veille écologique qui bénéficie de nombreux soutiens à travers le mond. Ou pour reprendre le titre choisi par environmental-expert.com : « Un meilleur accès à la contraception pourrait ralentir le réchauffement du globe ».

On part des projections de  l'ONU, et notamment de celles de FNUAP (l'organisme pour la population des Nations unies) pour affirmer qu'une meilleure diffusion du planning familial devrait permettre de faire plafonner la population mondiale à 8 milliards en 2050 plutôt que d'atteindre le chiffre attendu de 9 millions, ce qui entraînerait une « diminution énorme des émissions de dioxyde de carbone ». Un meilleur résultat que celui que l'on pourrait espérer si la déforestation était totalement stoppée, assure l'auteur du rapport, Robert Engelman.

Certes, reconnaît Engelman, cela implique de toucher à des domaines sensibles : « la sexualité, la contraception, l'avortement, la migration et la religion ». Mais peu importe, puisque le réchauffement climatique existe (chose qu'il n'est pas politiquement correct de contester), et puisque celui-si, qu'il existe ou non, est de toute façon imputable à l'activité humaine – dogme auquel on ne touche pas – il faut donc réduire l'activité humaine à tout prix. De là à plaider pour une réduction des hommes qui, de toute façon, agissent, il n'y a qu'un pas. Et c'est, somme toute, tellement plus sûr que d'attendre l'apparition de technologies et d'énergies nouvelles…

Faire reculer le désastre est dont au premier chef de la responsabilité des femmes, assure le rapport : pour réduire leur progéniture, et donc ralentir la croissance de la population mondiale et ainsi réduire l'emballement des températures, il faut accroître leur bien-être.

Gagnant-gagnant, donc ? Ce n'est pas si sûr, car la réduction de la population a d'autres inconvénients que ceux, certes apocalyptiques, annoncés par les « réchauffistes », il n'est pas sûr qu'ils se révéleraient moins graves. Et c'est sans compter, non plus, avec les autres inconvénients, y compris écologiques, des contraceptifs hormonaux. Et qui osera parler des inconvénients des familles réduites à un ou deux enfants   ? Le prestigieux Time Magazine titrait récemment sur le « mythe » de l'enfant unique dont on s'accordait naguère à souligner… la solitude et la mise sous pression par un sur-investissement parental. Aujourd'hui, être sans frère ni sœur est une façon de se montrer préoccupé par la planète dont la gloire rejaillit évidemment sur les parents bien conscientisés.

Parce que les chiffres feraient croire n'importe quoi, je vous livre en vrac quelques points du rapport Worldwatch résumés ici :

– On éviterait l'émission annuelle de 5,1 milliards de tonnes de carbone en arrivant à une population mondiale de 8 milliards plutôt que de 9 milliards en 2050 (taux annuel actuel : 23 milliards de tonnes).

– On ne gagnerait, en comparaison avec aujourd'hui, à peine 4 milliards de tonnes en cas d'arrêt total de la déforestation ou si la consommation energétique de 2 milliards de voiture était divisée par deux.

– Le GIEC identifie la croissance de la population comme un facteur important dans la création de l'effet de serre.

– Les tailles des familles se sont réduites ces dernières décennies, proportionnellement à la progression de la contraception.

On prend donc ces « variables », et on ajuste. L'homme n'est plus le bienvenu sur terre, de l'avis même de ceux qui, sur le papier, sont censés protéger les droits de chacun.

Ne vous étonnez pas, en tout cas, si dans les années à venir, la pression pour la contraception universelle devient encore plus présente et visible.

© leblogdejeannesmits.

1 commentaire:

JEAN DU TERROIR a dit…

Cette façon de mêler les questions éthiques et les questions écologiques est insupportable.

Les sociétés traditionnelles où l'on ne polluait que peu se régulaient d'elles-mêmes et personne ne parlait de surpopulation à l'époque.


Ceci dit, je ne vois pas trop l'intérêt pour les catholiques "traditionnels" de défendre la société de consommation de masse et l'"American way of life".

 
[]