Des contraceptifs pour les pauvres aux Philippines – et ce n'est pas du racisme, ça ?
Le président philippin Benigno Aquino, la cinquantaine, célibataire et sans enfants – lui-même fils de Corazon, l'ancienne présidente qui avait gravé dans le marbre constitutionnel la protection de la vie dès la conception – a fait savoir lundi que son gouvernement va fournir des moyens contraceptifs gratuits aux couples pauvres qui en feront la demande. Plutôt que de les aider à être moins pauvres, donc, on préférera les empêcher d'avoir des enfants systématiquement présentés comme une charge et non comme une richesse. Il s'exprimait devant des Philippins expatriés à San Francisco, aux Etats-Unis.
Encore heureux, Benigno Aquino a précisé qu'il refusait de « s'embarquer dans une situation où les couples seraient forcés d'aller dans telle direction plutôt que telle autre », puisque le nombre d'enfants désirés et la méthode de régulation des naissances employée relève du choix personnel. Mais d'ajouter : « Ils portent la responsabilité des enfants qu'ils mettent au monde et le gouvernement est prêt à les assister » (sous-entendu, à ne pas en avoir).
LifeSite, commentant l'information, souligne que la déclaration du président philippin arrive trois jours après la signature d'un accord d'assistance financière entre les Etats-Unis et les Philippines portant sur 434 millions de dollars pour aider le gouvernement philippin à « combattre la pauvreté et à freiner la corruption ». Il y a fort à parier que ce n'est pas un « coq à l'âne », mais la mise en évidence d'engagements pris pour obtenir la somme promise. Ce ne serait pas la première fois (litote) qu'une aide internationale soit conditionnée par la promotion de la contraception dans le pays assisté…
En tout cas ce constat a conduit le P. Melvin Castro, directeur exécutif de la Commission épiscopale catholique pour la Famille et la Vie, à affirmer que la déclaration d'Aquino a tout cédé à l'idéologie américaine pour l'argent.
« Et c'est pour une bien petite somme, si on la compare aux valeurs morales que nous allons perdre. Apparemment, pour cette somme ridicule qui prétend lutter contre la pauvreté, nous recommençons à vendre l'âme philippines. C'est tout simplement triste. »
L'Eglise philippine s'attendait à une telle déclaration, a précisé le P. Castro dans une interview au Philippine Daily Inquirer citée par LifeSite: dès l'annonce de la signature de l'accord de subvention, elle redoutait qu'un plan pour fournir des contraceptifs aux pauvres ne soit annoncé.
© leblogdejeannesmits.
2 commentaires:
Au lieu de sauter à pieds joints sur les déclaration de la conférence épiscopale et de ce cher Melvin Castro qui devine sans savoir quels accords secrets Aquino aurait signé, je vous conseille avant d'aller demander aux pauvres ce qu'ils veulent. L'Eglise a depuis bien trop longtemps parlé à leur place, et il est temps maintenant de leur laisser le choix de la taille de leur famille. Vous parlez de racisme ... mais il faut voir d'abord les chiffres avant d'accuser : les familles riches ont en moyenne 2 enfants aux Philippines, et les pauvres, 5,5 enfants. Dont 2 ne sont pas désirés, selon les sondages publics. La différence ? Les pauvres n'ont pas les moyens d'acheter des préservatifs ou des pilules, ils ont donc des enfants que les riches peuvent se permettre de limiter à leurs gouts. Je vous le demande : où se trouve la discrimination ?
Que les riches refusent la vie, c'est regrettable mais c'est leur problème. Je crois que le fait de tolérer une pauvreté et une misère qui font que les gens ont du mal à nourrir leur famille (vraie raison pour laquelle les enfants apparaissent comme une charge, alors que je ne doute pas un seul instant que les pauvres philippins aiment chacun des enfants de leur famille) : elle me semble être là, la discrimination véritable.
Par ailleurs on connaît la réponse de mère Teresa à ce problème : ne pas forcer les pauvres à refuser les enfants, ou à rechercher des moyens qu'en tant que catholique, on a le droit de trouver insatisfaisants sur tous les points, mais aider chaque homme et chaque femme à trouver un moyen digne et responsable,de réguler les naissances.
Il existe pour cela des méthodes d'auto-observation gratuites, qui n'enrichissent pas les fabricants de caoutchouc et de pilules, dont M. Teresa expliquait que les Indiennes les comprenaient et pratiquaient mieux que les Occidentales parce qu'elles savaient mieux percevoir les changements de leur corps.
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