Stérilisation express au Royaume-Uni : ni vu, ni connu
10 minutes pour mettre définitivement fin à la capacité d'être mère : il paraît que la technique « Essure », qui vient de faire son entrée au Royaume-Uni dans le cadre d'une clinique privée selon le site themedguru est vraiment la solution pour oublier les ennuis de la contraception quotidienne d'autant qu'elle n'entraîne que peu d'inconfort et aucun arrêt de travail.
Essure consiste à introduire un petit ressort métallique dans chacune des trompes de Fallope à l'aide d'un hystéroscope. Les implants déclenchent en réaction la formation de tissus de scarification qui bloqueront les trompe en quelque trois mois. Tout se passe sans anesthésie générale et l'opération est bouclée en 10 minutes, avec au pire quelques crampes et saignements : après une bonne demi-heure de repos, la patiente peut reprendre ses activités normales.
Si bien que la Cadogan Clinic, spécialisée en chirurgie esthétique et autres liposuccions, propose désormais l'opération sur une base commerciale, rapide et surtout discrète. Théoriquement, les femmes peuvent s'y faire stériliser pendant leur pause déjeuner et retourner tout de suite au travail, sans que personne – et surtout leur « partenaire » – ne soit au courant.
Aussi la clinique recommande-t-elle explicitement son « produit » à toutes celles qui ne veulent pas avertir leur partenaire de leur démarche, et notamment aux femmes venant de « cultures où la contraception est mal vue mais qui veulent prendre le contrôle de leur propre fécondité, peut-être à l'insu de leur partenaire ».
C'est aussi une façon de court-circuiter le rendez-vous obligatoire chez le généraliste qui, dans le système de soins britannique, précède l'inscription sur une liste d'attente – et une longue attente. La stérilisation express est bien disponible dans les circuits du « NHS » et séduit de plus en plus en raison de sa sûreté et de sa sécurité par rapport aux autres méthodes (ligature ou brûlure des trompes), dont on apprend qu'elles ne sont pas exemptes de risques de mortalité ou de morbidité. Mais pour celles qui en ont les moyens, c'est aussi un biais qui permet d'enrichir la compagnie qui a développé la méthode et qui s'appelle – ça ne s'invente pas – « Conceptus ».
A 2 700 livres l'intervention, on peut parler en effet de business.
Il est tout de même des experts en éthique médicale qui dénoncent la procédure comme fomentant la dissimulation entre partenaires, et aussi la tromperie, surtout si les femmes y ont recours en vue de « coucher à droite et à gauche », déplore ainsi le Dr Allan Pacey de l'université de Sheffield.
On notera qu'en France la procédure a été approuvée en 2004 par l'AFSSAPS, début 2005 son remboursement par la Sécurité sociale a été notifié par le Journal officiel et elle est désormais accessible dans plusieurs cliniques et hôpitaux auprès de plusieurs centaines de gynécologues qui y ont été formés. On ne sait pas assez que les lois Aubry de 2001 ont autorisé la stérilisation à visée contraceptives et que depuis lors 50.000 femmes y « bénéficient » d'une ligature des trompes chaque année.
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