22 janvier, 2009

A Washington, veillée pour la Marche pour la Vie

J’ai vu ce soir ce que je voudrais voir… en France. Lieu : le Sanctuaire national des Etats-Unis, à Washington, la basilique de l’Immaculée Conception. Il fait déjà sombre et le froid, dehors, est glacial. Mais ce sont des milliers de jeunes – 16 000 ? davantage ? – qui remplissent l’immense église, profitant de chaque recoin, de chaque pouce carré d’espace. Une messe est en cours. Elle est célébrée par le cardinal Justin Rigali, de Philadelphie. Des dizaines de prélats mitrés – 50 ? davantage – écoutent l’homélie de leur confrère dans le même religieux silence que les jeunes fidèles. Un silence qu’interrompt parfois une salve contenue d’applaudissements…

Et c’est lorsque le cardinal Rigali, sous l’œil des caméras, sous l’œil de la nation américaine, dénonce avec une force toute pastorale la « mort de plus de 50 millions d’enfants depuis Roe vs Wade » que l’assistance se manifeste. C’est lorsqu’il plaide pour que chaque Américain puisse jouir de la « liberté et la justice » que son message passe cinq sur cinq. C’est lorsqu’il dénonce la mise à mort de la « vie humaine innocente » comme toujours mauvaise que la foule, que les évêques si nombreux l’acclament. C’est un pasteur !

Le cardinal Rigali a su trouver les mots, les mots fermes pour dire que ce sont de petits garçons et de petites filles qui meurent de l’avortement légalisé. Il a souligné la « profonde blessure » que cela cause aux Etats-Unis : le mal qui est fait aux enfants à naître, « les plus vulnérables » des petits Américains ; le « mal physique, psychologique, moral, spirituel » qui touche les mères ; le mal qui touche les pères, les frères et sœurs, et ceux qui participent à l’avortement… « Priez pour eux ! »

« Nous savons bien qu’un vote majoritaire ne permet pas de déterminer si une chose est juste ou non. Nous savons bien que, n’y eût-il plus que nous pour affirmer que l’avortement est mal, cela ne changerait rien à la vérité. Mais aujourd’hui, ce sont (aux termes d’un récent sondage commandé par l’épiscopat catholique américain) 82 % des Américains qui estiment inacceptable la jurisprudence Roe vs. Wade qui permet l’avortement sans condition jusqu’au terme de la grossesse. Vous serez au moins 150 000 mercredi à marcher pour la vie : vous devez savoir, en arrivant près de la Cour Suprême, que la majorité des Américains pensent comme vous. »

Oui, mercredi, dans quelques heures, la Marche pour la Vie va commencer. Après une nuit de veillée et d’adoration au Sanctuaire national. Après des messes, des conférences, et d’autres activités pro-vie qui ne concernent pas uniquement les catholiques. Après une nuit grave au joyeuse dans un hôtel de luxe de Washington qui ouvre ses portes aux jeunes à des tarifs défiant toute concurrence, pour l’occasion.
Ce sera une Marche différente des autres : Obama envisage de faire voter la Freedom of choice act qui interdira toute restriction à la pratique de l’avortement. Les évêques des Etats-Unis, ensemble, ont déjà demandé à tous les catholiques et hommes de bonne volonté d’empêcher cet acte extrémiste. Le cardinal Rigali, lors de son homélie, en a souligné le caractère épouvantable, qui risque de porter atteinte « à la liberté des catholiques de pratiquer leur religion ».

Il s’est dit « encouragé », « revigoré », avec ses frères dans l’épiscopat, devant la mobilisation et la volonté des marcheurs de mercredi qui « portent témoignage » en étant là : « Vous nous donnez aussi la force de nous exprimer, puisque nous nous savons soutenus », a-t-il dit.

Tiens, dimanche, à la Marche pour la Vie parisienne, combien d’évêques ?

2 commentaires:

cricriczak a dit…

J’ai avorté 3 fois. Chaque fois je débordais d’allégresse à la pensée d’avoir échappé à un enfer certain. Je suis indifférente à un acte aussi anodin pour moi qu’une séance de plombage chez le dentiste.
Il parait qu’aucune femme n’avorte sans crise de conscience. Si. Moi. Aucune, de conscience. Ravie même. A chaque fois. Ravie qu’un terrifiant oubli de pilule puisse se transformer en un aussi grandiose soulagement. Une vie a triomphé à chacun de mes avortements, la mienne. Exultation et jubilation d’autant plus grandes qu’il n’y a pas si longtemps, pas plus tard que l’année d’avant la loi Veil, j’aurais dû accepter la naissance de gosses pathétiquement pourvus de tares inacceptables héritées d’amants divers et variés : la calvitie de René ou la pilosité d’Antonio, la maniaquerie de Julien ou la mauvaise haleine chronique de Richard…bref une sacrée chance!!

Jeanne Smits a dit…

Madame, il ne m'appartient pas de juger votre allégresse ; reste le fait que j'ai entendu de mes oreilles une militante du Planning familiale déclarer qu'aucune femme n'avorte "de gaieté de coeur". Il faudrait peut-être que vous voyiez avec cet organisme.

Vous êtes pro-choix, j'ai bien compris. Mais pourquoi fichtre en profiter pour choisir comme partenaires des hommes aussi peu satisfaisants que ceux que vous décrivez ?

Permettez-moi simplement d'ajouter que les enfants à qui l'on donne la vie ne sont pas un enfer, même si ce ne sont pas des anges. J'espère que vus connaîtrez un jour cette joie de voir grandir un enfant à vous, c'est tout le mal que je vous souhaite.

 
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