21 février, 2017

“Amoris laetitia” : les critères donnés par la conférence des évêques d'Allemagne



Les prélats allemands, à la suite de Walter Kasper, sont peut-être les plus exacts interprètes de la volonté du pape François quant à l'interprétation d'“Amoris laetitia” : la question de la communion pour les divorcés remariés à été soulevée par Kasper et le cardinal Reinhard Marx – membre de la garde rapprochée du pape – tout comme plusieurs évêques allemands ont clairement affirmé leurs positions progressistes à ce sujet.

Pour mieux connaître leur pensée, je vous propose de découvrir ci-dessous la traduction intégrale des passages essentiels du document consacré au sujet par la Conférence des évêques d'Allemagne, grâce à l'important travail d'un jeune et talentueux ami, Jean-Marie d'Aythienne.

C'est également à lui que l'on doit les intéressantes « remarques de traduction » en fin de texte et les commentaires qu'il y ajoute, et auxquels je souscris entièrement.

Les parties du texte directement en rapport avec les aspects litigieux d'“Amoris laetitia” se présentent avec un interlignage augmenté, et j'ai mis les passages les plus contestables en caractères gras.

Je remercie chaleureusement le traducteur, Jean-Marie d'Aythienne, de m'avoir confié ce document pour mon blog. – J.S.


COMMUNIQUÉ DE PRESSE
DE LA CONFÉRENCE
DES ÉVÊQUES D’ALLEMAGNE

« La Joie de l’amour, vécue dans les familles
est également la joie de l’Église »
 texte adopté par le conseil permanent de la conférence des évêques
allemande le 23 janvier 2017 à Würzburg.
Invitation à  une pastorale du mariage et de la famille
renouvelée à la lumière d’Amoris laetitia
Des évêques
Nous nous réjouissons beaucoup du grand cadeau fait par le pape François qu’est l’exhortation apostolique postsynodale Amoris laetitia, et qui s’adresse à l’Église et à tous les hommes de bonne volonté qui construisent une vie maritale et familiale réussie. En se servant des avancées du synode, il a résumé et poursuivi le chemin emprunté par l’Église avec lui en 2014 et 2015. Il est parvenu à mêler l’enseignement de la Bible, la tradition et son expérience pastorale personnelle, formant ainsi un ensemble d’idées et de considérations dont l’unité nous semble particulièrement convaincante. Le pape François parle du mariage, de la vie de couple, de la sexualité, du rôle parental et de la famille mais avant tout de l’amour dans un langage du quotidien, pratique et vivant, ce qui fait d’Amoris laetitia une source d’inspiration pour la vie maritale et familiale. Nous vous invitons tous cordialement à lire et étudier cet écrit du pape. Cette invitation vaut, comme le pape le rappelle avec insistance « tant pour les familles que pour les agents de pastorale familiale, s’ils l’approfondissent avec patience, morceau par morceau, ou s’ils cherchent en elle ce dont ils peuvent avoir besoin dans chaque circonstance concrète. » (AL Nr. 7) Nous recommandons particulièrement la lecture du chapitre 4 sur « L’amour dans le mariage ». Dans la contemplation du chapitre 1 Cor 13 le Saint-Père voit une bonne base pour analyser les différents défis pastoraux à la lumière des saintes écritures et les poursuivre par des actes concrets. Parce que « Le sacrement de mariage n’est ni une convention sociale, ni un rite vide, ni le simple signe extérieur d’un engagement. Le sacrement est un don pour la sanctification et le salut des époux, car s'appartenant l'un à l'autre, ils représentent réellement, par le signe sacramentel, le rapport du Christ à son Église » (AL Nr. 72). Ainsi le mariage chrétien est un signe visible de l’amour de Dieu: une partie de l’Église vivante. C’est pourquoi l’Église compare le mariage et la famille à une petite église, une « église domestique ».

Nous remercions en premier lieu non seulement le Saint-Père pour son impulsion mais également tous ceux qui se sont engagés dans la préparation et l’accompagnement du synode en réalisant les enquêtes préalables ainsi que leur soutien technique. Merci également pour toutes les prières qui ont accompagné les participants aux synodes et leurs conseillers. Tous ont, à leur manière, contribué afin que ce chemin synodal soit celui de toute l’Église.
Sur ce chemin, les diverses situations de vie des couples mariés et des familles d’aujourd’hui sont pour nous claires. Nous regardons avec grand respect les hommes qui s’efforcent de faire face à leur travail et à l’éducation dans la société contemporaine. Tous, par les fidèles relations quotidiennes, l’amour parental, les soins et l’éducation, la solidarité entre les générations et les relations droites vécues dans l’environnement de leur famille apportent une contribution infiniment précieuse à la société, mais surtout aux uns et aux autres. L’infatigable engagement des parents pour soutenir leurs enfants dans la vie et les éduquer à la responsabilité est irremplaçable. C’est pourquoi nous remercions particulièrement les mariés et les familles pour leur témoignage de vie et de foi. Dans la mesure du possible nous souhaitons les aider dans ce chemin.
Quelles sont les conséquences d’Amoris laetitia dans l’accompagnement pastoral des mariés et des familles en Allemagne ? Beaucoup de ces conséquences devront être développées dans des situations pastorales concrètes. Nous ne mentionneront que quelques orientations essentielles. Ce sont sur ces priorités que nous consacrerons nos efforts dans un premier temps. Mais la richesse d’Amoris laetitia sera loin d’être épuisée. Nous souhaitons poursuivre l'étude de l’évangile de la famille,  dans le même esprit que celui développé dans Amoris laetitia, et développer d’autres thèmes. Pour le moment nous aborderons les suivants :
      La préparation au mariage ;
      L’accompagnement dans le mariage ;
      Le renforcement de la famille comme lieu de transmission de la foi ;

      Comment recréer le lien avec les personnes en situation de fragilité : accompagnement - discernement – insertion.

[…]
Comment recréer le lien avec les personnes en situation de fragilité : accompagnement - discernement - insertion
Malgré toute la bonne volonté des conjoints et toute la préparation au mariage,  il arrive que des relations se brisent. Les hommes envisagent une union pour toute une vie avant de se retrouver dans une situation désastreuse. Ils souffrent  d’avoir échoué dans la réalisation de leur idéal d’un amour et d’une relation  conjugale de toute une vie. À leurs propres doutes s’ajoutent souvent des inquiétudes économiques. Les enfants sont en particulier affectés de ces relations détruites. Et c’est dans cette situation critique qu’il est du devoir de l’église d’accompagner et de soutenir ces personnes. Ce service est dans de nombreux cas procuré par les centres de conseil de l’Eglise et l’accompagnement pastoral des parents célibataires. Et il est justement nécessaire dans l’accompagnement régulier[1] de ces personnes d’avoir une oreille bien plus attentive et un cœur plus ouvert, afin d’arriver au but « d’encourager l’ouverture à la grâce » (AL Nr. 37).
Ainsi nous voulons aussi développer la question des relations de l’Église vis à vis des personnes qui après un divorce civil se remarient et qui désirent recevoir les sacrements de réconciliation et de l’eucharistie. L’indissolubilité du mariage est un indispensable bien de la foi de l’Église. Amoris laetitia laisse tout aussi peu de doute quant à la nécessité de différencier son regard en fonction de chaque situation de vie des personnes. « Il faut éviter des jugements qui ne tiendraient pas compte de la complexité des diverses situations ; il est également nécessaire d’être attentif à la façon dont les personnes vivent et souffrent à cause de leur condition » (AL Nr. 296) Amoris laetitia présente les trois aspect accompagnement - discernement - intégration - comme les principes directeurs centraux, à partir de la constatation fondamentale que « Personne ne peut être condamné pour toujours, parce que ce n’est pas la logique de l’Évangile » (AL Nr. 297). Les personnes touchées par ces aléas de la vie, qui sont souvent vécus de manière suffisamment stressante et pénible, doivent sentir que l’Église ne les laisse pas tomber. L’Église doit faire vraiment comprendre aux divorcés remariés qu’ils appartiennent à l’Église, que Dieu ne les prive pas de son amour et qu’ils sont appelés à aimer Dieu et leur prochain en restant des témoins authentiques de Jésus Christ. Le Saint-Père souligne clairement l’aspect de l’accompagnement en disant « Non seulement ils ne doivent pas se sentir excommuniés, mais ils peuvent vivre et mûrir comme membres vivants de l’Église, la sentant comme une mère qui les accueille toujours, qui s’occupe d’eux avec beaucoup d’affection et qui les encourage sur le chemin de la vie et de l’Évangile. » (AL Nr. 299)
Ce que pense le pape dans ce contexte lorsqu’il parle de discernement est rendu plus clair par le fait qu’il mette en exergue dans Amoris laetitia : « L’Église a une solide réflexion sur les conditionnements et les circonstances atténuantes. Par conséquent, il n’est plus possible de dire que tous ceux qui se trouvent dans une certaine situation dite ‘‘irrégulière’’ vivent dans une situation de péché mortel, privés de la grâce sanctifiante » (AL Nr. 301). Amoris laetitia affirme a cet égard qu’il n’existe pas de règle générale et qu’il n’y a pas d’automatisme qui orienterait vers une généralisation tolérant les divorcés-civils-remariés d’accéder aux sacrements. Amoris laetitia n’ignore ni la lourde culpabilité que beaucoup de personnes s’imposent dans ces situations de rupture et d’échec de leur relation maritale ; ni la problématique engendrée par le fait que le re-mariage civil contredit les signes visible du sacrement du mariage, même si la personne concernée alors innocente a été abandonnée. Amoris laetitia ne s’en tient néanmoins pas à l'exclusion catégorique et irréversible des sacrements. La note 336 (AL Nr. 300) fait clairement état que le discernement de ceux qui « peu[vent] reconnaître que dans une situation particulière il n’y a pas de faute grave », doit conduire à des conséquences différenciées pour ce qui touche aux Sacrements. La note 351 (AL Nr. 305) indique qu’un homme qui est également dans une situation objectivement irrégulière, mais qui subjectivement n’est pas ou du moins pas totalement coupable « puisse vivre dans la grâce de Dieu, qu’[il] puisse aimer, et qu’[il] puisse également grandir dans la vie de la grâce et dans la charité » (AL Nr. 305), de surcroît s'il obtient l'aide de l'Eglise et dans certains cas aussi l'aide des sacrements. Aussi ceci défend la possibilité de recevoir les sacrements dans ces situations.
Tous les croyants, dont le mariage est cassé, et qui sont civilement divorcés et remariés, ne peuvent  pas recevoir sans discernement les sacrements. Ce qui est nécessaire, si le mariage ne peut être annulé, ce sont des solutions différenciées qui pourront entrer en vigueur, pour répondre de manière individuelle à chaque cas. Dans ce contexte nous encourageons tous ceux qui ont des doutes fondés sur la réelle validité de leur mariage, d’adresser une demande au tribunal ecclésiastique des mariages, afin le cas échéant leur permettre un nouveau [2] mariage à l’Église. Nous remercions tous ceux qui travaillent dans les tribunaux ecclésiastiques pour leur discrétion et leur engagement dans l’accompagnement pastoral.
Amoris laetitia a encouragé ce processus de prise de décision, qui doit être soutenu d’un accompagnateur pastoral. À la condition préalable que ce processus de prise de décision soit conduit en pleine conscience de la part de tous les acteurs, Amoris laetitia ouvre la possibilité de recevoir les sacrements de la Réconciliation et de l’Eucharistie. Dans Amoris laetitia le Pape François insiste sur l’importance de laisser aux personnes décider selon leur conscience : « Il nous coûte aussi de laisser de la place à la conscience des fidèles qui souvent répondent de leur mieux à l’Évangile avec leur limites et peuvent exercer leur propre discernement dans des situations où tous les schémas sont battus en brèche. Nous sommes appelés à former les consciences, mais non à prétendre nous substituer à elles » (AL Nr. 37). La fin de ce processus spirituel, dont l’objectif doit toujours être l’intégration des personnes, ne sera en aucun cas la réception systématique des sacrements de pénitence ou de l’eucharistie. Cette décision individuelle qui  qui font qu’une personne dans ces circonstances particulières ne s’estime pas ou pas encore en mesure de recevoir les sacrements, mérite* attention et respect. Mais le choix de recevoir les sacrements se doit*[3] aussi d’être respecté [4]. Afin d’éviter une attitude aussi bien laxiste d’un examen de conscience pas assez approfondi dans l’accompagnement, le discernement et l’intégration qu’une attitude rigoriste, il faudra prendre son temps avant de rendre des jugements trop rapides de ces situation dites irrégulières. Pour éviter ces attitudes extrêmes, cette phase de discernement (lat. discretio) doit avoir lieu lors d’entretiens individuels avec la personne. Nous considérons qu’il est de notre devoir d’approfondir la formation de la conscience des fidèles. Pour rendre nos accompagnateurs pastoraux[5] aptes à cette tâche, il est nécessaire de leur mettre entre les mains des critères. Ces critères de formation des consciences nous sont donnés par le Saint-Père de manière détaillée et de façon exceptionnelle dans Amoris laetitia (s. AL Nr. 298–300).
Aussi bien pour les conseillers spirituels que pour les croyants ce concept directeur de l’accompagnement, le discernement et l’insertion signifie de grandes exigences et un grand défi. De manière générale, mais encore plus particulièrement dans ces situations d’échecs, les hommes devraient être en mesure de savoir que l'Église les accompagne et les invite à marcher avec elle. « Les Pasteurs, qui proposent aux fidèles l’idéal complet de l’Évangile et la doctrine de l’Église, doivent les aider aussi à assumer la logique de la compassion avec les personnes fragiles et à éviter les persécutions ou les jugements trop durs ou impatients » (AL Nr. 308). Le Pape François a évoqué beaucoup de situation dans ses écrits : que ce soit un parent seul, des migrants ou des familles en fuite, des couples interconfessionnels, interreligieux ou interculturels, des couples dans lesquels l’un des deux est croyant et l’autre peu ou pas du tout, des familles, ceux vivant dans la pauvreté, ceux s’occupant des personnes âgées, des malades ou des personnes nécessitant une attention particulière dans leur famille, mais également des couples qui ne peuvent se décider pour le mariage, et des couples de divorcés-remariés civilement. Avec certains nous ne marcherons ensemble qu’un petit bout de chemin ou maintiendrons seulement une lointaine relation ; il y en aura d’autres que nous pourrons soutenir intensément, et certains seront en permanence avec nous. C’est là que nous ne devons pas renier l’Évangile de la famille. « Nous priverions le monde des valeurs que nous pouvons et devons apporter » (AL Nr. 35). Soutenir les couples en crises, divorcés et remariés civilement, signifie également un défi et une chance de pouvoir évoquer à nouveau avec eux l’Église et sa conception du mariage.
Nous encourageons tous ceux qui, sur le chemin du mariage et de la famille, veulent marcher avec l’Église,  à lire le texte précurseur [6] qu’est Amoris laetitia d’y réfléchir personnellement et de découvrir dans sa propre vie la richesse de l’évangile sur la famille. Nous soutiendrons, suivront, et accompagnerons tous les couples et toutes les familles sur ce chemin. Le Saint-Père nous donne lui-même ceci pour le chemin : « Tous, nous sommes appelés à maintenir vive la tension vers un au-delà de nous-mêmes et de nos limites, et chaque famille doit vivre dans cette stimulation constante. Cheminons, familles, continuons à marcher ! Ce qui nous est promis est toujours plus. Ne désespérons pas à cause de nos limites, mais ne renonçons pas non plus à chercher la plénitude d’amour et de communion qui nous a été promise » (AL Nr. 325).
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Remarques de traduction :
[1] Le texte original parle de « accompagnement quotidien » en utilisant le terme « alltäglich » et non « täglich ». L’idée qui sous-tend l’utilisation de ce mot, est qu’on en fasse une sorte de norme de l’accompagnement pastoral et pas quelque chose d'exceptionnel. D’où notre choix de traduire par « accompagnement régulier ».
[2] Le mot « nouveau » est bien présent en Allemand bien qu’il soit en parfaite contradiction avec l’indissolubilité du mariage rappelé dans le 2ème paragraphe du même chapitre.
[3] Une gradation est notable dans le respect à accorder aux choix le premier mérite*, l’autre se doit*.
[4] La construction de cette phrase sous-entend très clairement que la personne est dans la même situation, c’est-à-dire en situation objectivement irrégulière. On devrait comprendre la phrase de la façon suivante : « Mais si jamais une personne dans les mêmes circonstances prenait la décision de recevoir les sacrements, ce choix se devra aussi d’être respecté. »
[5] « Seelsorger » a été traduit par accompagnateur pastoral, mais pourrait l’être aussi par directeur de conscience ou aumônier, ce sont ceux qui exercent des tâches pastorales. En Allemagne elles sont aussi réalisées par des laïcs rémunérés par l’Église. Dans le document il n’est jamais précisé si ces tâches pastorales devront être réalisées par des consacrés ou des laïcs.
[6]  Ouvre des perspectives, porteur d’avenir sont d’autres possibilités de traduction.
Il est notable qu’à l’exception des extraits d’Amoris laetitia les parties importantes expliquant les raisons ou les moyens permettant aux divorcés remariés d’accéder aux sacrements sont écrites à l’aide de compliquées et longues constructions grammaticales.

Remarque d’ordre générale :
Dans le résumé de ce communiqué disponible sur la page de la conférence des évêques d’Allemagne, on comprend que l’essentiel de ce document réside dans la possibilité, après discernement, de l’accès aux sacrements de pénitence et de l’eucharistie aux personnes remariées civilement. Les points de la préparation au mariage, l’accompagnement des couples, le renforcement de la famille comme lieu de transmission de la foi, n’ont été abordés que succinctement et n’ont pas été traduits ici.
Le dernier chapitre qui est donc développé sur plusieurs pages justifie uniquement à l’aide d’Amoris laetitia que même des personnes vivant dans « une situation objectivement irrégulière » pourront recevoir les sacrements. Le Saint-Père, le pape François, avec Amoris laetitia « ouvre des perspectives ». Et il est aisément compréhensible de voir l’Église allemande encenser Amoris laetitia qui lui donne des arguments d’autorité pour faire avancer son point de vue.
Ce document prouve l’utilité des dubia posées au Pape. En effet les dubia, manifestant  un doute sur de telles interprétations d’Amoris laetitia en contradiction évidente avec l’enseignement du Christ et de son Église, demandait au Pape de clarifier ses intentions. – J.-M. d'A
© pour la traduction : Jean-Marie d'Aythienne

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4 commentaires:

Maurice P a dit…

L'église et ses dogmes doit-elle évoluer en même temps que la société ?
Doit-elle ce mettre au goût du jour pour que des fidèles se sentent bien en son sein ?
Ce qui serait changé aujourd'hui sera-t-il toujours valable dans quelques dizaines d'années ou changé un fois de plus ?
NON !
L'église EST et doit rester ce que nos pères ont décidé de ce qu'elle doit être ; des papes l'ont dit et ont été jusqu'à déclarer que changer quoi que se soit serait se mettre en état de reniement prononcé par Pi X. (où des propos similaires)
Se couler dans la société pour que des fidèles reviennent n'est qu'une solution passagère, les mêmes quitteront l'église à la moindre déception.

Anonyme a dit…

Je me trouve dans le cas de l'épouse délaissée par un homme parti avec une autre femme.Je continue à respecter mon mariage, et par là même mes enfants qui eux, n'ont rien demandé.
Je trouve assez scandaleux que l'on prenne en pitié le "pauvre" conjoint qui a tout abandonné, sous prétexte que continuer dans le mariage était "trop dur" pour lui, et je ne comprends absolument plus la place de l'église là dedans. L'église doit faire perdurer l'enseignement du Christ, et non pas laisser les gens courir à leur perte, la société s'en chargeant très largement !!

Anonyme a dit…

Merci, madame Smits, de nous apporter, une fois de plus, de précieuses informations et analyses nous permettant d'y voir plus clair dans la conduite de notre propre vie. Vous tenez un blog chrétien, catholique, et non pas un quelconque courrier du cœur d'un quelconque magazine. Votre objectif n'est pas de soutenir une souffrance particulière. Votre ambition et votre charité sont plus grandes : aider chacun à construire sa propre vie en redonnant les lignes de conduites proposées par Notre Seigneur, valables pour tous, en tout temps et en tout lieu..  Merci.
  *  
Maurice P, (22 février, 2017 06:03) :  Je suis catholique et ai la plus haute considération pour ce que disent et écrivent les différents papes successifs. Mais ils restent des hommes, faillibles, souvent. « Amoris laetitia » est une exhortation, pas une encyclique.
Ce qui ne peut changer sont les textes du nouveau testament, même si parfois des différences peuvent exister dans différents codex, même si il faut les comprendre en les contextualisant.
Voir par exemple :  Manuscript Comparator :  http://prototypes.openscriptures.org/manuscript-comparator/
Dans le sermon sur la montagne (p.ex Mt 5, 28, 32), les paroles me semblent très claires :

28. ἐγὼ δὲ λέγω ὑμῖν, ὅτι πᾶς ὁ βλέπων γυναῖκα πρὸς τὸ ἐπιθυμῆσαι αὐτὴν ἤδη ἐμοίχευσεν αὐτὴν ἐν τῇ καρδίᾳ αὐτοῦ.
28. Mais moi, je vous dis que quiconque regarde une femme pour la convoiter a déjà commis un adultère avec elle dans son cœur.

31. Ἐρρέθη δὲ ὅτι (N ὅτι → –) Ὃς ἂν ἀπολύσῃ τὴν γυναῖκα αὐτοῦ, δότω αὐτῇ ἀποστάσιον:
31. Il a été dit : Que celui qui répudie sa femme lui donne une lettre de divorce.
32. ἐγὼ δὲ λέγω ὑμῖν, ὅτι ὃς (N ὃς ἂν ἀπολύσῃ → πᾶς ὁ ἀπολύων) ἂν ἀπολύσῃ τὴν γυναῖκα αὐτοῦ, παρεκτὸς λόγου πορνείας, ποιεῖ αὐτὴν μοιχᾶσθαι: (N μοιχᾶσθαι → μοιχευθῆναι) καὶ ὃς ἐὰν
32. Mais moi, je vous dis que celui qui répudie sa femme, sauf pour cause d'infidélité, l'expose à devenir adultère, et que celui qui épouse une femme répudiée commet un adultère.

  *  
Anonyme : (22 février, 2017 23:44) :  Je compatis à vos souffrances, mais tenez bon, le Christ ne nous a pas promis une vie sur terre sans souffrance. Vous le savez, votre récompense sera grande, et vos enfants ne pourront en tirer que le plus grand bénéfice.
Psychothérapeute je n'ai jamais condamné ou rejeté ou abandonné qui que ce soit : ni adultère coupable, ni pédophile ou autres pervers, ni meurtrier, ni avorteur ou avortée, ni parjure ou voleur. Mais comment pourrais-je aider celui qui se tourne vers moi si je ne distingue pas entre le bon et le mauvais, entre le vrai et le mensonge. La connaissance et la reconnaissance de la loi naturelle (donc divine) est un préalable. Il n'y a pas d'amour sans vérité, ni de vérité sans amour.

Shimon Marcus Levi.

jurek a dit…

En décembre une famille nombreuse allemande s'est installée en Russie où elle comptait s'adonner à l'agriculture. Cette famille avait quitté l'Allemagne car elle avait été maltraitée à cause de l'enseignement de la théorie du genre selon laquelle « on ne naît pas du sexe masculin ou féminin mais on devrait pouvoir choisir de devenir homme, femme ou autre ». Les parents ne voulaient pas que leurs enfants assistent aux cours obligatoires sur cette théorie et ils ont même été arrêtés au poste. Les Frédéric Pons et les Yvan Blot allemands leur avaient fait croire que Poutine est quasiment un saint et que la Russie était un pays très sain où ce genre d'horreurs n'a pas cours. Ils avaient donc décidé de s'installer en Russie mais au contact des réalités les Martens ont déchanté et sont revenus en Allemagne le 24 février.
Les Européens doivent réagir rapidement et éliminer les idéologies contre-nature qui
obligent à l'acceptation de n'importe quelle quantité d'immigrés, n'importe quelle autodérision de leur nation, ou à la l'enseignement de la théorie du genre.
Le « brexit » et l'augmentation du nombre des admirateurs de Poutine et de la Russie devrait servir de mise en garde.
Jerzy Sitko

 
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