08 mai, 2016

Au “Rome Life Forum” le cardinal Burke et Mgr Schneider encouragent les catholiques à défendre la vérité du Christ

Le 3e Forum de Rome pour la vie (« Rome Life Forum ») vient de s’achever à Rome, laissant à ses quelque 150 participants responsables de mouvements et de médias provie de plusieurs dizaines de pays le sentiment d’avoir été nourris et raffermis dans leur combats respectifs, dans des circonstances doublement dramatiques. D’une part, les avancées des lois de mort se font de plus en plus rapides, jusque dans des pays que l’on pouvait espérer à l’abri des folies de notre temps, de l’autre, la confusion s’est installée à la faveur de la publication de l’Exhortation post-synodale Amoris laetitia qui ouvre la porte à des interprétations hétérodoxes sur plus d’un plan.
C’était une rencontre catholique, co-organisée par Voice of the Family, LifeSiteNews et Human Life International. Catholique et donc soucieuse de respect à l’égard de la personne de Pierre et de l’institution pontificale. Mais consciente aussi du rôle spécifique que doivent remplir les laïcs dans la défense de la foi, et ce d’autant plus que nombre de prélats ont ouvertement choisi de faire d’Amoris laetitia un moyen de négation de la tradition, du dogme, de la discipline de l’Eglise sur le plan du mariage et de la famille.
Je reviendrai dans ce blog dans les prochains jours sur quelques-unes des interventions les plus marquantes qui méritent d’être connues pour la qualité des arguments qu’elles ont soulevés : elles demandent à tout le moins d’être prises en compte et faire l’objet d’une réflexion logique et loyale.
Très marquante, suivie d’une longue ovation debout, fut l'intervention d'Anca-Maria Cernea, dénonçant le « marxisme culturel » qui est à la racine de la révolution sexuelle dont nous voyons aujourd’hui les terrifiants effets. J'ai hâte de vous la présenter plus longuement.
On se souviendra aussi de l’accueil réservé à l’appel à la « résistance catholique » lancé par John Smeaton, directeur de la plus ancienne organisation provie au monde, SPUC, l’Association pour la protection de l’enfant à naître du Royaume-Uni. Souligant qu’Amoris laetitia n’apporte pas aux parents le soutien qu’ils sont en droit d’attendre contre les entreprises d’« éducation sexuelle explicite » dispensée dans les écoles au mépris de leur droit premier dans ce domaine, rappelant que le drame absolument sans précédent des 2 milliards de victimes de l’avortement au cours de ces cinquante dernières années – autant d’êtres humains « faits à l’image et à la ressemblance de Dieu –, dénonçant enfin l’assaut contre l’indissolubilité du mariage et par voie de conséquence, celui contre l’Eucharistie que constituent les passages contestables de l’Exhortation sur les divorcés « remariés », il a rédigé une lettre aussi respectueuse que ferme au Saint-Père pour demander l’abrogation du document.
Respectueuse parce que mettant en avant le vrai rôle de la papauté, alors que Pierre bénéficie de l’infaillibilité dans des circonstances bien précises et que dans celles où il ne le fait pas, il peut se tromper, et qu’il n’est pas interdit de le dire, comme l’avait rappelé la veille le Pr Roberto de Mattei.
Le cardinal Burke, arrivé dans la salle après la fin de l’intervention de John Smeaton, a choisi de ne pas nommer Amoris laetitia.
Mais il a dénoncé de manière plus générale la « vision mondaine » de notre temps qui en vient à s’intéresser davantage aux hommes qu’à Dieu et qui présente le mariage comme un « idéal » à atteindre  avec le temps et non plus dans ses exigences pérennes, et qui fait passer une « vision politique » de l’Eglise devant la vision spirituelle. Le cardinal Burke livrait une réflexion sur le « martyre » dans laquelle il rappelait que chacun a le devoir de défendre et de rappeler la sainte volonté de Dieu, sans « fausse opposition » entre « foi et raison », « la loi et l’amour »… « la justice et la miséricorde ».
S’appuyant sur les écrits du jésuite John Anthony Harden, mort en odeur de sainteté au début du siècle, le cardinal a insisté sur ce que disait ce religieux : « L’Eglise est dans les affres de la pire crise de son histoire », répétant qu’elle doit être aujourd’hui elle-même « évangélisée », « purifiée de tout ce qui n’est pas le Christ ».
Et de rappeler que les catholiques sont tous appelés au « martyre » : martyre du sang pour témoigner de leur foi, « non en une idée mais en la personne de Jésus-Christ », « martyre de la persécution » à l’heure où l’on peut perdre sa situation et ses biens d’ici-bas pour vouloir rester fidèle à tous les enseignements du Christ, « martyre du témoignage » dès lors que l’on dit la vérité, souvent dans la solitude et en se faisant honnir pour cela.
Pas plus que le cardinal Burke, Mgr Athanasius Schneider – auteur d’une lecture critique d’Amoris laetitia – n’a directement cité l’exhortation au cours de son intervention mais il a longuement évoqué Vatican I, saint Pie X, Pie XII et Mgr Fulton Sheen dénonçant le mal profond de notre temps : le rejet de Dieu, l’appel qui lui est lancé de se retirer par des hommes qui veulent se dresser à sa place.
« Nous avons d’abord besoin de Veritatis laetitia, amoris vient ensuite et la mesure est l’éternité », a-t-il lancé. Sans quoi on professe « une religion sans la Croix. »
Les deux prélats ont insisté sur le devoir des catholiques, de chaque laïc catholique de défendre la vérité. Leur présence – au cours des deux journées de colloque à Rome pour ce qui est de Mgr Schneider – a été perçue comme un encouragement.
Lors de la veillée de prières qui a eu lieu samedi soir à Santa Maria sopra Minerva en préparation de la Marche pour la Vie à Rome ce dimanche 9 mai, le cardinal George Pell les a rejoints, manière de souligner l’importance du combat et de la mobilisation pour la vie. 

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