01 mai, 2016

Eurolibertes.com, ce site partisan du contrôle de la population mondiale

On a pu voir dans une presse qui se dit « catholique » un chaleureux appel à visiter et à soutenir le tout nouveau site de « réinformation européenne », Eurolibertes.com. Créé à l’initiative de TV Libertés – les deux médias possèdent d’ailleurs une boîte postale commune au Kremlin-Bicêtre où envoyer ses chèques de soutien – Eurolibertés entend apporter un éclairage inédit sur la construction européenne que d’ailleurs le site ne rejette pas en tant que telle. Si j’en parle ici, c’est pour avoir constaté l’insistance d’Eurolibertes.com à relayer un discours malthusien de contrôle de la population mondiale, avec ou contre la propagande des sectateurs du « réchauffement climatique ». Mais aussi sa propension à accueillir des plumes résolument antichrétiennes.
Le directeur du site, Philippe Randa, par ailleurs billettiste à Présent, Synthèse nationale, VoxNr (pour « nationalisme révolutionnaire »)… est coutumier de ce syncrétisme qui accueille aussi bien le discours paganisant que des exposés plus chrétiens – mais Randa affiche une nette préférence pour le premier dans ses maisons d’édition. Ceux qui y cherchent des munitions sûres pour le combat contre la culture de mort passeront leur chemin. Les amateurs de science-fiction ou de romans érotiques trouveront sa bibliographie dans sa fiche wikipedia.
La liste des collaborateurs d’Eurolibertes comprend Gérard Dussouy, auteur d’un livre préfacé par Dominique Venner (Contre l’Europe de Bruxelles, fonder un Etat européen), mais aussi un certain Philippe Delbauvre qui se décrit comme « révolutionnaire conservateur d’obédience jungienne », l’athée déclaré Bernard Plouvier, auteur d’une biographie médicale et politique de Hitler en six volumes, Thierry Bouzard, « journaliste, collaborateur du journal Présent », Lionel Baland, journaliste belge spécialiste de Léon Degrelle, et quelques autres.
Parmi ces derniers ; Claude Courty se définit comme « Démographilantrosociologue » et comme « écologiste dénataliste ». Le 4 avril dernier, Eurolibertés publiait dans sa rubrique environnement un article de Courty sur les « dangers d’une dénatalité à contretemps en Europe occidentale ». C’est en réalité une charge contre « l’état de surpopulation croissante dans lequel se trouve la planète » : dans les pays pauvres qui connaissent une « prolifération de la partie la plus défavorisée de leurs populations » parce que l’Europe n’a pas su « partager » avec eux son industrialisation.
Et de se lamenter que « chaque jour 280.000 terriens supplémentaires, dont 200.000 pauvres, déferlent sur la planète ».
Il écrit :
« Ignorer – quand ce n’est pas rejeter – l’idée d’un contrôle de la démographie mondiale tout en prétendant ajuster la population de la planète aux capacités de cette dernière par une politique d’accueil des immigrés par les pays riches, a pour premier effet la paupérisation de ces derniers au détriment de tous. Et tant qu’il en sera ainsi, la compassion la plus sincère ainsi que les options politiques les mieux intentionnées n’y changeront rien, quel que puisse être le bénéfice qu’espèrent en tirer les pays d’accueil en termes d’image. 
« Si la solidarité à l’égard de ceux qui sont dans la détresse est un devoir humanitaire, c’est un devoir plus impératif encore que d’agir avec discernement. C’est dans cet esprit que toutes les réactions et dispositions influençant la démographie des pays européens doivent tenir compte des réalités de la surpopulation mondiale avant que d’être dictées par le calcul politique ou une compassion sommaire, voire démagogique. 
« Une telle attitude devrait au demeurant s’inscrire dans une autre, de portée planétaire, dans laquelle sont impliqués les pouvoirs religieux, autant et plus que les pouvoirs politiques. »
L’article s’achève par une référence à Paul Ehrlich, l’inénarrable malthusien qui prônait dans les années 1960-70 le contrôle de la natalité, faute de quoi la planète tout entière sombrerait dans la famine dès la décennie suivante. Toutes ses prédictions ont été démenties par la réalité. Mais il sévit encore.
C’est en partie son discours qui a donné lieu à la prédication mondiale de la contraception par les grandes institutions internationales, et à la dénatalité dont tant de pays du monde sont aujourd’hui victimes, de l’Allemagne à la Chine qui, elle, a suivi le faux dogme malthusien jusqu’au bout en multipliant (encore aujourd’hui) les avortements forcés et en donnant lieu à un génocide des petites filles à naître dont les conséquences désastreuses sont pour demain.
Paul Ehrlich est d’ailleurs cité dans la mesure où il dénonce les passages de l’encyclique Laudato si’ qui rappellent la condamnation par l’Eglise de la contraception et du contrôle des naissances.
C’est clair : c’est la lutte pour le respect de la vie et des libertés individuelles qui est ici dénoncé, ridiculisé, accusé de tous les maux qui sont les nôtres aujourd’hui. Et comme toujours, on nous propose une solution finale : autrement dit, la mort ou le refus de la vie comme panacée.
Cet article n’est pas un cas isolé sur le site puisque Fabrice Dutilleul, habituel intervieweur des auteurs de livres publiés par Philippe Randa, donne longuement la parole à l’un de ses auteurs – Jean-Claude Hermans, coauteur de Réchauffement climatique : ces milliards d’hommes en trop (éditions de l’Æncre). Le titre de l’article, paru en mars, est sans équivoque : « Surpopulation mondiale : cette monstrueuse réalité. »
Comme les partisans de la « Deep Ecology » qui rêvent de diviser la population mondiale par 6 ou davantage, Hermans et son jumeau Jean-Michel voient dans l’homme – trop d’hommes – la cause de tous les maux de la planète : « le problème numéro un pour la planète et l’humanité, c’est la démographie ». Sujet « tabou », « occulté » selon eux : s’il est vrai qu’il n’a pas été beaucoup évoqué à la COP21, prétendre que personne n’en parle est ahurissant. Les médias et les institutions internationales et d’aide au tiers monde l’évoquent sans cesse, par le biais de la « santé sexuelle et reproductive »…
Les Hermans imaginent  qu’« il est interdit de parler du surpeuplement humain et parce que le politiquement correct interdit de critiquer l’Afrique et l’Asie sous peine d’être taxé de raciste ». L’Asie – de l’Inde à la Chine en passant par Singapour et la Corée – souffre aujourd’hui de sa dénatalité. L’Afrique souffre de la pauvreté, de la corruption, de l’emprise marxiste de l’après-décolonisation, d’un mauvais accès à la nourriture et à l’eau, d’une insuffisante exploitation de ses propres richesses. Mais les organismes internationaux qui ne règlent véritablement aucun de ces problèmes conditionnent leurs aides à la diffusion de la contraception, si possible de longue durée…
Le livre édité par Randa et vanté sur Eurolibertés comprend d’ailleurs le texte complet du petit livre de Thomas Malthus (Essai sur le principe de la population, 1798), « un plaidoyer contre la misère et pour la charité chrétienne » (sic). Malthus, lui-même pasteur protestant et fils de famille, prônait le mariage tardif, voire son interdiction pour les pauvres de se marier pour éviter ne qu’ils procréent et prennent une trop grande part du « gâteau » des ressources. Comme Ehrlich, il s’est magistralement trompé dans ses prévisions qui annonçaient une croissance géométrique de la population pendant que les ressources alimentaires augmenteraient de manière arithmétique. En vérité, il y a aujourd’hui plus de ressources alimentaires par tête que jamais.
Cerise sur le gâteau, le livre est préfacé par Brigitte Bardot.
On ne s’étonnera pas de trouver également un texte tout récent dénonçant les critiques excessives des « écolos intégristes » à l’égard de la nouvelle méthode d’édition génétique CRISPR-Cas9, outil de rêve du transhumanisme.
C’est à Bernard Plouvier qu’il revient de dénoncer l’« utopie » et l’« uchronie » du pape François qui « nous ramène au proto-christianisme » en cassant « la domination européenne sur le catholicisme ». François, explique-t-il, nie les patries et les nations comme les premiers chrétiens, et, prônant « l’invasion de l’Europe par des Africains et des Proches-Orientaux, il démontre la persistance de cette prodigieuse faculté de nuisance d’une foi naïve glorifiant la charité ». Et poursuit: 
« Le pape actuel joue sa partition catholique et le fait admirablement. Son solo de flûte (ou de « pipeau ») fait de lui l’avatar du joueur d’Hameln (Hamelin pour les oreilles françaises)… mais dans le droit fil du scénario chrétien original : opposé aux notions de races, de patries, de légitime défense et vantant les charmes du métissage universel, de la douceur, voire du martyre qui permet d’accéder plus vite et de façon quasi-automatique à la féérie de la vie surnaturelle. »
Les vrais catholiques, ce sont de doux rêveurs qui oublient que « la Force crée le Droit ». Plus loin, Plouvier conclut : « Que le pape jésuite suive cette voie, c’est logique et même légitime dans son délire religieux. Ouvrons les yeux : ce n’est pas le musicien qu’il faut combattre, mais la partition originale ! »
Voilà qui a le mérite de la clarté.

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© leblogdejeannesmits



2 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci, Madame Smits, pour ce signalement d'un racisme pro-blanc pur et dur. Comme vous l'écrivez, les choses sont claires. Hélas, ce discours séduira un certain nombre de bobo (même catho) attachés viscéralement à leurs petits privilèges. Hélas ce discours absurde est repris par presque toutes les institutions internationales. Le moyen d'imposer ce racisme pro-blanc est le capitalisme consumériste qui nous fait dépendre de « besoins » complètement artificiels. Prions et jeûnons.
Thomas Moore

Luc a dit…

Ce néo-malthusianisme se retrouve tout autant chez TV Libertés.
C'est en effet un thème récurrent de leurs "ZOOM" et autres journaux.
Certes la "surpopulation" ne fait pas l'objet d'émissions en tant que tel,
mais elle n'en est pas moins évoquée de manière plus diffuse.
Dernier en date l'entretien avec l'ancien premier ministre du Mali.
Si certains journalistes y sont plus ardents que d'autres sur ce thème,
il semble bien que ce soit la ligne éditoriale officielle, vu cette récurrence.
Ce qui rend du coup cette initiative détestable,
et leurs journalistes pas plus attrayant que ceux "officiels".

Il est d'ailleurs assez paradoxal de voir des gens de cet acabit prôner la remigration et en même temps la dénatalité, alors même que la natalité française n'est suffisante pour assurer le renouvellement des générations que grâce à la natalité des personnes immigrées et à l'immigration en tant que telle. La logique voudrait que pour lutter contre le remplacement exogène il faille assurer le remplacement endogène.

Quant à l'insuffisance des ressources pour assurer la subsistance des populations, Benoît XVI avait déjà répondu à cette objection en rappelant que notre époque où la population est la plus grande est aussi celle qui connaît le moins de famine, celle où la nourriture est la plus abondante, et que si famine il subsiste c'est par défaut de développement et de répartition des richesses.

Ce néomalthusianisme n'est qu'une peur propre aux pays riches qui croient que pour préserver leurs richesses il faut empêcher les autres d'en produire, d'en créer, et notamment ces richesses humaines que sont les personnes.



Merci pour votre travail.

Continuez!

 
[]