08 mars, 2016

Virus Zika : le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim veut un meilleur accès des femmes à la “santé reproductive”

Afficher l'image d'origine
Jim Yong Kim : au service
de la contraception pour toutes
Le choix par Jim Yong Kim du 8 mars pour réclamer dans un article sur LinkedIn l’accès de toutes à la « santé reproductive » ne relève pas du hasard. La Journée internationale de la femme fait partie de ces dates liées à l’avancement de la culture de mort, tant il est vrai qu’elles servent à répéter les refrains sur le « droit » à l’avortement et à la contraception. C’est en sa qualité de président de la Banque mondiale que Jim Yong Kim s’est exprimé, saisissant l’occasion fournie par l’épidémie du virus Zika, dont le lien avec une recrudescence des cas de microcéphalie congénitale est avancé par beacoup.
« Depuis que l’épidémie de Zika a attiré l’attention du monde entier au début de cette année, des photos de bébés atteints de microcéphalie sont apparues sur les écrans des télévisions et dans les journaux du monde entier. Ils sont devenus l’emblème du coût humain du virus, même si le lien de causalité entre le Zika et ce défaut de naissance congénital reste à prouver », commence l’article.
Coût humain ? Oui, ce sont des bébés qui sont atteints, même si c’est à des degrés variables : ce sont eux qui risquent d’en souffrir les premiers, mais enfin ils sont vivants. Logiquement – et d’autant plus que la Banque mondiale est une institution qui brasse des millions et des milliards – il s’agirait de chercher d’une part à éviter la contamination (on recherche un vaccin) et de l’autre, de souligner la nécessité d’apporter à ces enfants les soins dont ils ont besoin. Ce qui passe, naturellement, par l’aide à leurs familles.
Mais tel n’est pas le point de vue avancé par Jim Yong Kim, qui poursuit : « Une chose, cependant, est certaine. Derrière chacun de ces bébés il y a une mère, beaucoup d’entre elles sont des femmes des campagnes vivant dans la pauvreté, qui n’ont pas un accès convenable aux installations sanitaires, aux conseils de santé et autres services. L’épidémie de Zika a brutalement rappelé au monde que les besoins des femmes et leur santé doivent être une priorité dans le cadre des efforts de réponse et de prévention au niveau global et national. »
Et de poursuivre sur le fait que les femmes des pays en développement sont celles qui représentent « 99 % des morts maternelles globales », que les pays d’Amérique latine et des Caraïbes ont le plus fort taux de «grossesses non planifiées » (56 % selon une étude de 2012), et que c’est là aussi que la « demande non satisfaite de planification familiale » reste élevée. Là encore que les « violences de genre » sont élevées :
« Alors que l’évitement de la grossesse peut constituer une sage décision dans le climat actuel d’incertitude à propos de Zika, cette option n’est pas à l’heure actuelle accessible à de nombreuses femmes qui peuvent ne pas avoir la liberté de dire “non” à leur partenaire ou d’insister sur le recours à la contraception. »
Autrement dit, la seule réponse vraiment complète face au virus Zika est d’éviter que des enfants naissent, de pratiquer la contraception pour éviter un risque de microcéphalie qui certes n’atteint qu’une fraction des bébés des femmes contaminées : c’est le principe de précaution au carré, une véritable ingénierie sociale qui incite les femmes de quasi tout un continent à éviter toute grossesse. Pour combien de temps ? Tant qu’il n’y aura pas de vaccin, sans doute !
Autrement dit encore, le « coût humain » du virus Zika, ce n’est pas la souffrance éventuelle des enfants nés microcéphales, mais leur existence même. Toutes ces photos d’enfants un peu différents de nous, qui s’écartent de la norme, qui ont besoin de soins et surtout d’amour – et que leurs mamans aiment certainement de tout leur cœur – ne sont alors que la preuve d’une absence de « planning familial » et d’accès aux soins reproductifs. Ce sont autant de petits visages qui n’auraient jamais du voir le jour… Autant de vivants reproches à un système qui n’assure pas aux femmes la capacité de « se faire entendre et d’exercer un contrôle décisif sur leur propre santé et leur propre vie ».
Voilà à quoi œuvre le président de la Banque mondiale. Si cette institution a débloqué des fonds importants pour les gouvernements d’Amérique latine et des Caraïbes pour faciliter la réponse à l’épidémie de Zika – en vue de contrôler la population des moustiques et de maîtriser la diffusion du virus – elle est aussi consciente, assure son président Jim Kim, qu’il « faut mettre les besoins sanitaires des femmes au centre et au premier rang ». « Tout aussi important, les services de santé reproductive et les efforts pour toucher les populations doivent cibler à la fois les femmes et les hommes », conclut-il.
Le mot « avortement » n’est pas prononcé. Mais voilà bien longtemps que les grandes institutions internationales tentent de l’inclure, aux côtés de la contraception présentée comme panacée, dans le concept de « santé reproductive ».

• Voulez-vous être tenu au courant des informations originales paraissant sur ce blog ? Abonnez-vous gratuitement à la lettre d'informations. Vous recevrez au maximum un courriel par jour. S'abonner

© leblogdejeannesmits



1 commentaire:

Site a dit…

bonne initiative !

 
[]