02 février, 2015

Deux cousins écossais ont obtenu l'assistance au suicide en Suisse pour ne pas être séparés

Cela faisait 40 ans que Stuart Henderson, 86 ans, et Phyllis McConachie, 89, vivaient sous un même morts le 10 novembre en Suisse, dans un établissement de « suicide assisté », en se tenant par la main. Ils ont choisi cette « sortie » de la vie à deux pour ne pas risquer d'être séparés en raison de leur état de santé.
toit, dans un logement protégé pour personnes âgées ou vulnérables. Les deux cousins s'apportaient une aide mutuelle et comptaient l'un sur l'autre pour la vie de tous les jours : pas seulement pour les besoins matériels, mais aussi pour conserver une forme de vie de famille. Ils sont

Ni l'un, ni l'autre, n'était en phase terminale d'une quelconque maladie douloureuse ou insupportable. Mme McConachie était tombée, elle s'était fracturée la hanche. Lui, Stuart Henderson, commençait à montrer des signes de démence. Les deux cousins, depuis lors, n'avait qu'une crainte : celle d'être séparés afin d'être placés dans des maisons de retraite différentes. C'est cette perspective qui les a poussés vers la « mort choisie ».

Venus de Troon, dans l'Ayshire, Stuart et Phyllis avaient de toute manière décidé que la mort était la seule issue : un suicide à n'importe quel prix. Ils ont fini par faire appel à l'association « Eternal Spirit », une association qui fait la promotion de la mort choisie et de l'autonomie du patient dans le monde, et à sa clinique de suicide assisté, LifeCircle, qui opère près de Bâle, en Suisse, sous la conduite du Dr Erika Preisig qui pose elle-même la perfusion contenant le poison qui tue, avant de laisser ses clients actionner eux-mêmes la molette pour que le geste mortel soit de leur responsabilité. A 8.500 francs suisses par dossier, en général, le coût de l'acte est loin d'être négligeable. Il comprend une visite médicale assurée par l'association au domicile des demandeurs, et une dernière visite médicale obligatoire en Suisse.

Pour autant il n'est pas du tout exigé que la candidate au suicide ait atteint un certain degré de maladie ou de souffrance effective. Dans le cas de Henderson et McConachie, la crainte d'une solitde ou d'un désarroi futur aura suffi.

Et leur cas suscite, comme il n'est pas rare en Suisse dans le monde très codifié et très officiel du suicide assisté, des envolées lyriques. « La manière dont ils sont partis, emplis de paix et de joie, est fabuleuse. Voilà ce qui arrive lorsque des personnes qui ont vécu ensemble vraiment très longtemps s'en vont ensemble. »

Au Royaume-Uni, leur histoire a suscité comme on pouvait s'y attendre des débats sur l'euthanasie : une militante pour le droit de choisir sa propre mort, le Dr Libby Wilson, du groupe « Friends at the End » (Amis à la fin), a réclamé un changement de la loi britannique afin que les candidats au suicide ne soient plus obligés d'aller se faire suicider en Suisse : « Ils auraient dû pouvoir mourir dans leur propre appartement. »

Mais ce n'est pas tant mourir qu'ils voulaient, que de ne pas être cruellement séparés par un système qui broie les identités et les affections. Le Dr Peter Saunders, directeur de campagne de l'alliance « Care not Killing » (soigner et non tuer), a qualifié la mort des deux cousins de « grande tragédie ». « Le suicide assisté, dans de tels cas, est la forme ultime de l'abandon. Ce cas tragique souligne fortement le besoin de soins complets, abordables et centrés sur le patient, où l'on s'occuper non seulement des besoins physiques des gens, mais aussi de leurs besoins sociaux et spirituels. »

Voilà qui met une fois de plus en évidence l'hypocrisie des lois promues sous la pression des champions de l'ingénierie sociale et de la culture de mort. Car s'il avait vraiment été question de venir en aide à ces deux vieux cousins en plein désarroi, on aurait d'abord cherché à leur assurer une fin de vie paisible en compagnie l'un de l'autre.

De même on aurait pu imaginer, plutôt que la mise en place d'une « union civile » sanctionnant une relation d'ordre sexuel, et plus spécialement une relation homosexuelle, un contrat de cohabitation affective et effective. L'union civile – ce pseudo mariage qui existe au Royaume-Uni comme le pacs existe en France – est frappée des mêmes interdits (de consanguinité par exemple) que le mariage. Pourtant, à notre époque d'isolement et d'éclatement familial, la reconnaissance fiscale, médicale, sociale du lien de protection mutuelle et de compagnonnage entre frères, sœurs, cousins, amis… aurait un vrai sens. Elle aurait peut-être permis d'éviter la tragédie des cousins de Troon. Elle aurait permis d'éviter le scandale de la reconnaissance officielle des unions homosexuelles.

Mais c'est cette reconnaissance qui était recherchée, bien davantage que l'intérêt des braves gens, tout comme le suicide assisté ou l'euthanasie sont en train de s'imposer médiatiquement au point d'oublier qu'il faut d'abord chercher à soigner les malades, les inquiets, les isolés, et à leur apporter le réconfort d'une humanité partagée.

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