19 novembre, 2014

Stérilisation infernale : la mobilisation contre Essure continue

Le ressort Essure. Synonyme d'enfer
pour beaucoup.
Plus de 11.000 femmes se mobilisent actuellement aux Etats-Unis contre les effets secondaires parfois terribles de l’implant contraceptif Essure, cette petite spirale métallique que le médecin glisse dans les trompes de Fallope pour que la scarification des tissus qu’elle provoque aboutisse à leur obstruction complète en quelque trois mois. La société Conceptus, qui l’a développée, et Bayer qui la commercialise, vantent un produit discret, sans chirurgie, sans hormones et efficace à 99 %.
Mais sur les 750.000 femmes qui l’ont adoptée, ce groupe non négligeable de 11.000 personnes regrettent amèrement leur décision. L’an dernier je signalais qu’Erin Brokovich s’était emparée du dossier. L’affaire est de nouveau sous les projecteurs dans la presse américaine où des femmes viennent témoigner, devant les caméras, de l’« enfer » qu’est devenue leur vie.
Une mère de cinq enfants parle de ses problèmes de poids, de migraines insupportables, d’hémorragies, de douleurs. Telle autre raconte comment elle se sent littéralement déchirée de l’intérieur du fait de la présence de ces corps étrangers : on lui a proposé une hystérectomie, et des traitements hormonaux… Sueurs, mal-être, douleurs de toutes sortes, fatigue chronique sont quelques-uns des effets secondaires débilitantes rapportées par des femmes en colère contre Essure. Chez certaines, l’implant a migré, endommageant d’autres organes. On compte même des grossesses : une page Facebook rassemble les photos d’enfants conçus par des femmes qui avaient eu recours à cette procédure de stérilisation.
L’affaire poursuit donc son cours avec la difficulté, déjà signalée l’an dernier, liée au bénéfice de la « loi de préemption » qui met Bayer à l’abri de toute procédure légale en réparation des dommages causés par Essure. La Food and Drug Administration ayant eu accès à toutes les études préalables à la mise sur le marché, et ce nombre étant considéré comme exhaustif et suffisant, le produit est estimé « sûr » et les femmes qui l’adoptent ne peuvent plus faire constater l’inverse.
Dans une vidéo mise en ligne par KFOR, un responsable de Bayer se dédouane à sa façon : tous les effets indésirables d’Essure étant listés dans la notice du produit, les femmes ne peuvent pas se plaindre si elles en sont victimes.


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© leblogdejeannesmits



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