26 juillet, 2014

Lituanie : autoriser l'euthanasie pour ceux qui ne peuvent se payer des soins palliatifs ?

On pourrait bien avoir besoin de l'euthanasie pour les pauvres qui ne peuvent se permettre d'avoir accès aux soins palliatifs : c'est l'aveu candide du nouveau ministre de la Santé en Lituanie, Mme  Rimantė Šalaševičiūtė, selon une déclaration rapportée ici le 24 juillet. Et traduite par l'excellent bioedge.org.

La franchise du ministre est à saluer : voilà enfin l'aveu clair du lien entre euthanasie et économie.

Rimantė Šalaševičiūtė vient de prendre ses fonctions au début du mois, après avoir été longtemps chargée des droits des enfants : cela ne s'invente pas.

Sans donner de précisions, elle a expliqué dans la presse locale que la Lituanie n'est pas un Etat-providence où les soins palliatifs seraient accessibles à tous, suggérant que l'euthanasie pourrait être une option pour ceux qui ne désirent pas tourmenter leurs proches en leur imposant le spectacle de leurs souffrances.

A peine entrée en fonctions, elle a également suggéré que la Lituanie puisse légaliser l'euthanasie pour les enfants, en notant que cette possibilité avait été offerte aux enfants belges au terme d'un long débat public. Pourquoi ne pas ouvrir ce débat en Lituanie ?

Même si la Lituanie souffre d'une démographie qui plonge et du taux de suicide le plus élevé au monde,  ce qui témoigne d'un fort instinct de mort, elle compte près de 80 % de catholiques : autant dire que les déclarations du ministre ont suscité des vagues dans son pays.

L'Eglise catholique, mais aussi de nombreux médecins, s'opposent clairement à l'euthanasie. Le Dr Andrius Narbekovas, qui est à la fois prêtre et médecin, et membre de la commission de bioéthique du ministère lituanien de la Santé, a réagi dans les médias :

« Le ministère de la Santé doit protéger la santé et la vie, au lieu de chercher des moyens d'ôter la vie. Il va sans dire que cela serait… profitable et rentable… Mais une société démocratique doit clairement comprendre que nous devons prendre soin des malades, et non les tuer. »

La démocratie n'a jamais été garante du respect des lois non écrites, encore moins du Décalogue… 

A moins qu'il ne faille mettre nombre de « démocraties » modernes au même rang que les démocraties populaires ?

Celles-ci ne sont pas des inconnues pour Rimantė Šalaševičiūtė : alors que la Lituanie était encore sous le joug soviétique, elle était membre du Parti communiste lituanien. En 1990, après le départ des russes, elle a rejoint le Parti démocratique du travail.

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