26 novembre, 2013

L'activité homosexuelle masculine, plus important facteur de risque pour le HIV

Pr Kevin Fenton
Au Royaume-Uni, on a un Directeur national de la Santé et du Bien-être, qui est professeur et par
conséquent au dessus-de tout soupçon. Il n'est pas certain pour autant que le Pr Kevin Fenton passe pour « gay-friendly », car voici qu'il vient de mettre en garde, lors de la conférence d'automne de l'Association britannique du HIV, contre une épidémie de séropositivité potentiellement « catastrophique » dans le monde… des hommes homosexuels.

Le Pr Fenton estime que malgré le développement de nouveaux outils permettant de combattre l'infection HIV, l'incidence et la prévalence du virus parmi les hommes qui ont des relations sexuelles avec des hommes – les MSM, comme les appellent les Anglais – est à la hausse dans le monde entier.

Et contrairement à une croyance répandue, a-t-il précisé, le taux d'infection des hommes homosexuels des pays riches est bien plus élevé que celui constaté parmi la population en général dans les pays pauvres.

« On estime que le taux d'infection HIV parmi les MSM est huit fois plus élevé que parmi la population en général dans les pays pauvres, et 23 plus élevé que parmi la population en général dans les pays à forts revenus.

Les chiffres de prévalence les plus fiables suggèrent que, sur le plan régional, l'Amérique latine et les Caraïbes ont des taux spécialement élevés, mais il n'y a pas de pays au monde où la prévalence soit moindre chez les MSM que dans la population en général. Même en Afrique du Sud, où l'on compte plus de personnes vivant avec le HIV que n'importe où au monde, le HIV est deux fois plus fréquent chez les MSM que parmi les autres. »

Un peu étonné, rapporte Thaddeus Baklinski pour LifeSite, le Dr Fenton a cité des statistiques indiquant que dans le monde développé, c'est aux Etats-Unis que l'on compte le nombre le plus important de nouvelles infection, c'est au Royaume-Uni qu'il y a le plus grand nombre d'hommes infectés, et que plusieurs pays d'Europe centrale affichent le taux de croissance le plus élevé du nombre d'hommes infectés.

Pourquoi cette prévalence parmi les « MSM » ? Parce que le HIV se propage 18 fois « mieux » par le sexe anal que le sexe vaginal et que, divers calculs statistiques étant posés sur la fréquence des rapports avec un même partenaire, « le risque d'être infecté par un partenaire séropositif quand on ne l'est pas est d'environ 40 % chez les hommes gays ».

Le deuxième facteur de risque, a souligné le Pr Fenton, est celui-ci : « Parce que les hommes gays ont davantage de partenaires et en changent plus rapidement, leurs réseaux sexuels sont plus interconnectés : 25 % des hommes gays séropositifs étaient membres d'un groupe dont les virus HIV étaient génétiquement identique, ce qui suggère une transmission rapide au sein du groupe, à comparer avec un taux de 5 % chez les personnes hétérosexuelles ».

A quoi s'ajoutent dans une moindre mesure d'autres facteurs psychosociaux et d'abus de drogues parmi les MSM : la cigarette, l'abus de drogues, une dépression au cours de la vie (40 %) et l'angoisse sévère au cours de la vie (20 %) sont deux fois plus élevés chez les hommes gays que parmi la population en général, tout comme les expériences d'abus sexuels au cours de l'enfance et la violence entre partenaires sont plus fréquentes qu'au sein de la population en général. Et le fait d'associer trois ou quatre de ces facteurs implique un risque deux fois plus élevé d'être séropositif et trois fois plus élevé d'avoir recours à des pratiques sexuelles très risquées que chez les hommes qui n'en présentent aucun.

Le Pr Fenton accuse l'exclusion, la stigmatisation et la criminalisation des homosexuels de les empêcher d'avoir accès à la prévention du HIV, alors même que l'homosexualité est très bien acceptée ans les pays riches où la prévalence de la séropositivité dans la communauté gay est particulièrement élevée.

Parmi les solutions proposées les premières concernent donc, il le fallait bien, la fin de toute discrimination, ou l'aide à l'adoption d'un style de vie plus sain, ainsi que le « respect dans le cadre des relations sexuelles », ce qui écorche évidemment moins la langue que de prôner la chasteté, le mot tabou.

La présentation du Pr Fenton, avec de nombreux graphiques, est ici.

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