09 août, 2013

Inde : une stérilisation qui tourne mal

Voici une histoire poignante. Mamatarani Behera, une jeune femme d’une vingtaine d’années, est entre la vie et la mort après avoir été victime d’une stérilisation ratée dans sa ville d’Odisha dans la province indienne de Maharasthra. Le médecin retraité qui l’a opérée a sectionné son petit intestin au lieu de couper sa trompe de Fallope.

L’erreur est humaine ? Sans doute. Mais cette affaire porte toutes les marques de la culture de mort qui est, précisément, anti-humaine.

Mamatarani faisait partie d’un groupe de plus de 90 femmes rassemblées le 24 juillet dernier au camp-hôpital gouvernemental d’Odisha pour y subir des tubectomies à la chaîne. De l’abattage. Le soir même elle était de retour à la maison pour y retrouver son mari et ses deux petits garçons.

Se plaignant dès le lendemain de fortes douleurs à la poitrine et à l’abdomen, prise de vomissements, elle a enfin été admise dans son hôpital local quatre jours après l’intervention. Avant d’être emmenée d’urgence vers un hôpital mieux équipé à Balasore, où l’erreur fut constatée. Malgré une tentative de chirurgie réparatrice, le 28 juillet, l’état de la jeune femme s’est aggravé et on l’a transférée vers un hôpital universitaire à Cuttack.

Mamatarani et sa famille ont dû se battre pour qu’elle soit prise en charge. Et ils vont sans doute devoir se battre pour obtenir une juste compensation. Certes les autorités médicales de la province ont promis une somme à la famille en réparation de l’« erreur ». Mais pas question d’affirmer que le médecin s’est rendu coupable d’une « négligence » médicale. Il n’y a aura ni enquête ni procès, a précisé le directeur du bien-être familial (sic), B.K. Mohanty.

Et si Mamatarani devait mourir de cette « erreur » qui n’est pas une « négligence », eh bien tant pis. C’est juste une opération de planning familial qui a mal tourné et comment reprocher cela à un médecin et à des autorités publiques qui conjuguent si bien leurs efforts pour lutter contre la surpopulation mondiale ?

Aussi les médias du monde n’en ont guère parlé.

Mais cette histoire fait irrésistiblement penser à une autre affaire concernant une jeune femme indienne : Savita Halappanavar, morte à la suite d’un défaut de diagnostic de septicémie au cours d’une fausse couche, a fait la une de médias du monde entier au motif qu’elle serait morte d’un refus d’avortement. Elle était à la fois d’un milieu plus aisé et utile à la cause…


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© leblogdejeannesmits



2 commentaires:

Didier Barthès a dit…

Bien entendu cet accident est déplorable, toutefois il ne faut pas jeter l'opprobre sur les quelques efforts qui sont réalisés pour limiter l'explosion démographique. L'Inde aura bientôt autant d'habitants que le monde n'en comptait en 1900 (1,6 milliard). Nos effectifs ont été multipliés par 35 depuis Jésus-Christ, on ne peut continuer ainsi.

Anonyme a dit…

l'histoire rapportée est évidemment épouvantable. Ce qui pourrait être encore plus épouvantable c'est la mort de plusieurs milliers voire millions de personnes en Inde suite à la surpopulation de ce continent. Morts de faim, d'épidémie, de suite des troubles sociaux. Le gouvernement connait les risques( il n'y a pas si longtemps que des famines ont sévi)et cet accident ne doit pas cacher les risques plus grands pour une population trop nombreuse sur une planète aux ressources épuisées.

 
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