18 avril, 2013

Espagne : la réforme de la loi d'avortement accueillie avec prudence

Sous la pression de manifestations récurrentes, de rappels de ses électeurs et de déclarations sans concessions de l’épiscopat espagnol, le ministre de la justice du gouvernement Rajoy, Alberto Ruiz-Gallardon a annoncé l’« imminente » présentation d’une loi sur l’avortement dont l’objectif affiché est de modifier profondément le régime de l’avortement qui est actuellement considéré comme un droit pendant les douze premières semaines de la grossesse.

Le texte – pour autant que l’on sache en attendant que le futur projet soit rendu public – prévoit d’éliminer les avortements eugéniques, c’est-à-dire justifiés par un « défaut » de l’enfant à naître, et d’exiger une déclaration signée d’un médecin ou spécialiste compétent et indépendant par rapport au centre d’avortements, attestant du danger pour la santé physique ou psychologique de la mère, pour que l’avortement puisse être pratiqué. Sous le régime de 1985, 98 % des avortements se faisaient sous cette rubrique ; les certificats pouvaient être délivrés par les centres d’avortement.

Les associations ont applaudi les déclarations ministérielles mais avec prudence et en affirmant d’emblée qu’il est « possible d’arriver à une loi d’avortement zéro » : leur objectif clairement affirmé depuis le début.

La porte-parole de la plateforme Derecho a Vivir, Gador Joya, souligne ainsi :

« Un gouvernement qui a la majorité absolue ne devrait pas négliger la moindre possibilité de sauver des vies humaines. »

Elle a affirmé qu’elle reste méfiante quant à l’« imminence » de la présentation du texte étant donné que « Gallardon dit depuis longtemps déjà que la réforme va être entreprise rapidement ». « Pour les enfants qui sont en train d’être avortés il sera toujours trop tard. »

A propos de l’exigence d’un certificat d’un médecin indépendant, Gador Joya a ajouté qu’il faudrait purement et simplement éliminer cette possibilité d’avortement pour cause psychiatrique, soulignant que « pratiquement toutes les maladies psychiatriques peuvent être traitées pendant la grossesse » et qu’il est même « prouvé que la majorité de ces maladies s’améliorent pendant la grossesse ».


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