14 octobre, 2012

Royaume-Uni : victoire contre une “euthanasie lente”

Le Daily Mail rapporte une histoire exemplaire survenue dans un hôpital de King's Lynn, en Angleterre, en juin dernier,  venue dire la réalité et les dangers de la sédation palliative et son utilisation à des fins euthanasiques.

Andy Flanagan, 48 ans, 5 enfants et 2 petits enfants, souffrait d'un cancer du pancréas. Le 19 juin, il a fait un arrêt cardiaque et a été transporté aux urgences. Venus en catastrophe, ses enfants ont immédiatement été informés que leur père était en train de mourir, que ses organes étaient en train de cesser de fonctionner, que son cerveau avait subi des dommages graves, et qu'il valait mieux le « laisser partir » en douceur.

Ils allaient vite comprendre qu'en fait, leur père avait été placé sur le « Liverpool Care Pathway » (LCP ou chemin de soins de Liverpool, un protocole de soins au mourants développé dans cette ville), qui prend acte de la mort imminente, cherche à traiter la douleur et à éviter tout acharnement. Ça, c'est sur le papier. En réalité, comprenant un certain nombre d'actes ou d'omissions susceptibles d'entraîner la mort, le LCP peut être utilisé de manière justifiée, compte tenu de l'état du patient et pourvu que l'objectif ne soit pas de hâter la mort. Mais ce n'est pas toujours le cas et d'éminents médecins britanniques ont souligné cet été que le protocole était souvent employé comme une euthanasie lente (voir ici sur ce blog).

Dans le cas d'Andy Flanaghan, les médecins s'étaient empressés d'ôter toutes ses perfusions et de cesser toute administration de liquide), manière certaine de provoquer la mort par déshydratation.

Ce n'est que lorsque la sœur du malade, Lesley, 53 ans, infirmière expérimentée, est arrivée, le soir pour dire adieu à son frère que la vérité a éclaté. Andy Flanagan était certes en mauvaise forme, mais il n'était pas à l'article de la mort. Le trouvant dans des draps souillés, couverts de sang, sans qu'on ait pris la peine de s'occuper de ses besoins les plus élémentaires, elle s'est mise en colère. Elle a demandé la permission de changer ses draps. Avant de le faire elle demanda à son frère si elle pouvait le mettre sur le côté. A sa grande surprise, Andy qu'on lui avait présenté comme souffrant de graves lésions cérébrales lui répondit « oui » et commença à ouvrir les yeux. Elle comprit vite que son cerveau n'était pas du tout atteint. Elle commença à lui essuyer le visage avec un linge humide : pauvre malade le saisit avec sa bouche et essaya d'en tirer un peu d'eau.

La famille d'Andy comprit qu'il souffrait de la soif et commença à lui administrer de l'eau au moyen d'une pipette : peu à peu, goutte à goutte, il s'éveilla. Malgré cela il fallut insister beaucoup pour qu'on lui remette une perfusion. Le médecin de service avait répondu qu'Andy n'aimait pas les aiguilles et qu'il était sûr que le patient ne voulait pas de ça…

La famille devait ensuite découvrir que le dossier du patient portait une inscription sans ambiguïté : « Ne pas réanimer. » Aucun membre de la famille n'avait été consulté à ce sujet.

A partir de ce moment-là, les proches d'Andy Flanagan se succédèrent à son chevet nuit et jour, « de peur qu'on n'essaie une nouvelle fois de le tuer », devaient-ils raconter par la suite. Le malade lui-même était terrorisé par les médecins et accusa même son médecin traitant d'avoir tenté de le tuer et d'avoir dit à à sa famille qu'il voulait mourir.

Fin juin, il put regagner son domicile, et mourut en paix le 25 juillet.

Son autre sœur, Kathy Flanagan, 57 ans, elle-même forte d'une expérience de 39 ans comme infirmière,  a souligné combien le respect de la vie d'Andy au terme de sa maladie était indispensable : « Nous avons pu avoir encore cinq semaines avec notre frère : ce temps a été très important pour nous et pour tous les membres de la famille. »

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