20 août, 2012

Avortement refusé en République dominicaine : le montage se confirme

Je décrivais ici, hier, la manipulation des promoteurs de l'avortement en République dominicaine qui ont accusé l'Eglise et la Constitution protectrice de la vie d'avoir précipité une jeune fille enceinte atteinte de leucémie vers la mort en l'empêchant d'obtenir un avortement thérapeutique. Et même en lui faisant refuser la chimiothérapie dont elle avait besoin, car celle-ci aurait tué l'enfant qu'elle portait. Je parlais de « montage », je viens d'en avoir une preuve accablante.

Le mensonge a été largement répandu par les associations féministes du pays qui ont manifestement chauffé à blanc la pauvre mère de Rosaura, ou Rosalba Almonte, pour qu'elle répète ces accusations devant les médias.

Une simple et sérieuse analyse attentive des articles de la presse locale permettait pourtant de constater que l'adolescente avait bénéficié d'une chimiothérapie sans attendre, au lendemain du jour où la nature précise de son cancer avait été diagnostiquée, le 19 juillet, et que l'aggravation de son état, suivie de sa mort, était liée justement à l'administration de la chimiothérapie qui empêche la régénération du sang.

Restait à voir si l'Eglise catholique en République dominicaine avait tenu un langage précis, un langage de vérité en cette occurrence, ou si la presse pouvait légitimement avoir pensé qu'elle s'oppose au traitement adéquat d'une femme aux portes de la mort au nom du respect de la vie.

Eh bien, il se trouve qu'un représentant de l'Eglise, dans un communiqué rendu public dès le 24 juillet, alors que la kabbale prenait de l'ampleur, a très précisément expliqué les choses. C'était le chaînon manquant dans ce cas d'école de désinformation, l'information qui a été délibérément occultée au fur et à mesure que la dénonciation de l'Eglise prenait de l'ampleur.

Le P. Luis Rosario, coordinateur de la pastorale des jeunes en République dominicaine, a publié le 24 juillet le texte suivant :

« Du point de vue moral : ce qu'on appelle la cause du double effet est bien connu depuis des temps très anciens. 
Pour l'expliquer de manière simple, il s'agit d'une action en vue d'un bien, mais qui peut avoir comme conséquence quelque chose de négatif. Dans le cas présent il s'agit d'obtenir la santé de la mère adolescente, tandis que le mal possible serait la mort de l'enfant à naître.
Il est toujours nécessaire de porter assistance à celui qui se trouve dans un état de santé délicat (dans ce cas précis, l'adolescente) et d'intervenir médicalement en sa faveur, bien que cela puisse entraîner par voie de conséquence la mort de l'enfant à naître. Ce qui est important, c'est d'essayer de sauver la vie des deux, naturellement en prêtant attention d'abord à la personne malade, la femme enceinte. 
C'est un procédé auquel les médecins ont recours fréquemment, sans que personne ne mette en doute leur sérieux ni leur respect de la vie. Je ne crois pas qu'il s'agisse ici du premier cas de la sorte qui se soit produit dans le pays, ni même depuis le 26 janvier 2010, date où a été promulguée la nouvelle Constitution, ni encore avant cette date, où l'avortement était aussi interdit. 
L'article 37 de la Constitution n'interdit pas de soigner la femme en danger, au contraire, il établit que son droit à la vie est inviolable et donc, il faut la soigner de la manière médicale et scientifique la plus professionnelle possible. Ce que cet article interdit, c'est de violer le droit à la vie. 
Au cas où en apportant des soins à la mère, en s'efforçant diligemment de sauver la vie de l'enfant à naître, celui-ci en venait à mourir, il ne s'agit pas d'une action punissable, que ce soit sur le plan moral ou légal. 
Oui, il est exigé de mettre en œuvre tout ce qui peut l'être pour que l'enfant à naître soit sauvé, dans le cas contraire on se rendrait coupable de négligence, qui est bien répréhensible sur le plan moral et pénal. Le code civil, dans son article 1383, retient la responsabilité civile en cas de négligence ou d'imprudence. 
Du point de vue pénal : ce qui caractérise l'acte criminel, c'est l'intention de commettre le crime, cela correspond à l'antique critère du droit romain qui faisait analyser l'Intentio Necandi (l'intention de tuer) ou l'Animus Necandi (l'esprit homicide). 
Un médecin qui intervient, dans le cadre de n'importe quelle maladie, sur une femme enceinte, par le simple fait de son intervention professionnelle, n'a pas l'intention d'éliminer l'enfant qui est dans son ventre, mais bien de sauver la vie de celle qui est malade, en ce cas, la mère. Cette intervention professionnelle est licite et ne constitue pas de soi un attentat contre la vie de l'enfant à naître, même si indirectement elle a cet effet. 
Ceux qui réclament la dépénalisation de l'avortement se saisissent de n'importe quelle occasion pour faire avancer leur cause. Le cas de cette adolescente leur a fourni sur un plateau d'argent une occasion d'obtenir un impact publicitaire pour l'avortement, en s'appuyant sur la sensibilité humaine qui s'émeut devant la situation de cette femme qui, pendant que l'on débat sur le plan théorique en ressassant un thème déjà suffisamment débattu, a seulement besoin que les médecins agissent de manière responsable en faisant ce qu'ils savent devoir faire. 
L'avortement est un crime. Cette mère adolescente, indépendamment de tout ce que nous pouvons dire à ce sujet, est déjà mère et elle a besoin des meilleurs soins, tout comme mérite une attention délicate l'enfant qui est dans son ventre. »
Je ne sais dans quelle mesure cette affaire, déjà largement utilisée par les pro-avortement dans la presse hispanophone et anglophone, va être reprise dans les médias français. Je tenais à la démonter en amont. Mais je sais que la logique qui sous-tend l'action des « avortistes » est à l'œuvre dans bien des pays du monde, et c'est pourquoi il faut la connaître. De plus en plus, l'objection de conscience à l'avortement, des médecins notamment, est censée pouvoir être écartée lorsque l'avortement est jugé indispensable pour « sauver la vie de la mère ». Ce point de vue est notamment promu et assis sur des cas comme celui de la jeune Rosalba Almonte. Il faut pouvoir y répondre.

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