28 juillet, 2012

La Russie, un pays malade et qui se meurt…


Marcus Roberts de MercatorNet cite un article d’une candidate au Master d’Affaires Internationales à Columbia University sur l’état de la population russe. L’auteur, Alina Smyslova, est elle-même russe ; et elle est angoissée par l’avenir de son pays, comme en témoignent les premiers mots de son article :

« Notre chère Mère Russie est malade et mourante. »

L’universitaire ne s’intéresse en effet pas seulement à la démographie défaillante de la Russie, où le nombre des décès dépasse celui des naissances depuis quelque vingt ans, mais à l’état de santé de ceux qui naissent tout de même et de leurs mères. Alina Smyslova affirme :

« Seuls 30 % des enfants nés en Russie sont en bonne santé ; 50 % des nouveau-nés manquent soit d’iode ou de calcium, les causes principales des os fragiles et du retard mental ; sept nouveau-nés sur dix souffrent d’un désordre quelconque ; un bébé sur douze a un poids de naissance insuffisant. »

A cela il faut ajouter que le risque de mourir en couches est six fois plus élevé qu’en Allemagne, ainsi que l’instabilité financière ; cela contribue à expliquer la diminution de la natalité, observe l’auteur.

La prévalence des maladies est également importante au sein de la population en général : 1,1% de la population est atteinte du sida, le nombre de cas de tuberculose parmi les 15 à 19 ans a quasiment été multiplié par quatre entre 1989 et 2002.

« Le taux de mortalité lié aux maladies cardiovasculaires est quatre fois plus important que dans l’Union européenne ; on atteint un taux cinq fois plus important pour les morts résultant des accidents, des blessures, des homicides, des suicides et d’autres “causes externes”. »

L’alcoolisme est en tête des raisons de ces mauvais chiffres puisqu’il est impliqué dans deux décès sur trois parmi les hommes de moins de 55 ans en Russie, à l’heure où l’espérance de vie de l’homme russe est de 61 ans et demi.

Alina Smyslova considère que cette situation produira trois sortes de conséquences économiques. D’abord la diminution du revenu par tête, vu que davantage de personnes sont malades plus souvent, se produit au détriment de la consommation, d’autant que l’on a tendance a faire davantage d’économies dans cette situation et à faire plus de dépenses de santé et de soins. Deuxièmement, la forte mortalité diminue la rentabilité des dépenses d’enseignement supérieur et de la formation professionnelle. Enfin, une population en voie de déclin fait partie de facteurs qui pèsent sur les décisions d’investissement de la part de l’étranger. Alina Smyslova cite un analyste financier de la Deutsche Bank, Markus Jaeger :

« Où l’investisseur va-t-il choisir d’investir ? En Inde ou en Chine, où le revenu par tête augmente en même temps que la population, ou bien en Russie, où le revenu par tête augmente, mais où le marché des consommateurs se rétrécit ? »

Mme Smyslova ajoute que l’armée russe risque de perdre de sa puissance historique en raison de la diminution du nombre de conscrits en bonne santé, ayant bénéficié d’un enseignement supérieur et compétents, à l’heure même où l’armée a besoin de personnes capables de se servir de matériel et d’ordinateurs de plus en plus sophistiqués.

Plusieurs commentaires à la suite de l’article de MercatorNet accusent l’article de « dater » en assurant que la courbe de natalité russe remonte la pente et dépasserait « presque » aujourd’hui la mortalité ; les statistiques concernant la maladie seraient aussi en voie d’amélioration.

Voici une source sérieuse (université de Sherbrooke), qui fait un état de cette amélioration, et une autre qui donne un taux de natalité pour 2008 à 1,40 enfant par femme, ce qui équivaut sur une génération à une perte du tiers de la population.

Alors, « russophobie ordinaire » ? Vos commentaires seront les bienvenus !


1 commentaire:

belle russe a dit…

je ne pensais pas que la Russie était en si mauvaise état de santé !

 
[]