02 novembre, 2011

Christianophobie : pour défendre l'honneur du Christ

A propos de la pièce de Romeo Castellucci, j'ai reçu ce texte de Frédéric Espieux, jeune catholique engagé dans les manifestations contre la profanation du visage de notre Sauveur. Je vous invite à le lire avec attention. Il dit tout. Et il donne la parole à deux personnes qui ont aussi vu la pièce. Et qui en ont été écœurés. – J.S.

Chers amis

L'action pacifique menée depuis le jeudi 20 octobre face à la représentation, au Théâtre de la Ville à Paris, de la pièce de Romeo Castelluci Sul concetto di volto nel figlio di Dio" (sur le concept du visage du Fils de Dieu), a suscité de nombreuses réactions. Les dernières ont vivement secoué nos rangs, et la tempête se relève sur une mer qui commençait enfin à s'apaiser...

On l'a vu récemment le diable est vraiment fort, jusqu’à un certain point, même si de plus en plus de personnes croyantes se refusent a croire à son existence qui pourtant se manifeste clairement! En particulier pour faire passer le mal pour le bien. Il n’y a qu’à voir le langage mystico-dingo de Castelluci : on croirait presque que sa pièce est une grande œuvre chrétienne à la gloire du Fils de Dieu !!  

Tout peut toujours être interprété dans n’importe quel sens, mais il est regrettable de remarquer que ce ne sont que des catholiques qui viennent nous dire "mais non, ce n’est pas si mal" ou encore “je n’ai pas vu d’intention blasphématoire”, alors que de nombreuses personnes d'autres religions ou même athées nous ont exprimé leur soutien et leur dégoût devant cette atteinte a la dignité du Christ et donc de chaque Chrétien. 

Monseigneur Podvin, porte-parole de la Conférence de Évêques de France, disait lui-même  à propos de Golgota Picnic que « la liberté d’expression est à respecter comme sacrée ? Qu’elle respecte donc aussi ce qui est sacré ! »

Et il y a Golgota Picnic qui commence le 8 décembre...Si la contestation s’arrête, toute l’action des jeunes catholiques sera déconsidérée et n’aura plus aucun poids pour Golgota Picnic qui est encore pire. Et ceux qui ont maintenant des poursuites judiciaires ne seront plus soutenus. 

Il est primordial de communiquer, dans la paix, et de rester unis. Chacun doit pouvoir donner son avis, librement, qu'il soit laïc ou Prêtre, sans être détruit par d'autres; afin de construire une action plus efficace car unitaire.

Notre indignation doit donc rester totale.

Cette pièce de théâtre est bien un blasphème.

On nous reproche de mettre en évidence la notion de blasphème sans raison valable. 
On peut toujours discuter sur le terme le plus approprié : blasphème ou sacrilège ou autre, mais ça n'est pas le plus important.

La définition du blasphème nous est donnée dans le Catéchisme de l'Eglise Catholique (CEC 2148)

« Le blasphème s’oppose directement au deuxième commandement. Il consiste à proférer contre Dieu – intérieurement ou extérieurement – des paroles de haine, de reproche, de défi, à dire du mal de Dieu, à manquer de respect envers Lui dans ses propos, à abuser du nom de Dieu... L’interdiction du blasphème s’étend aux paroles contre l’Église du Christ, les saints, les choses sacrées... »

On nous a accusés de démagogie, de malhonnêteté intellectuelle et de manipulation pour avoir décrit après les premières représentations la réalité abrutissante qui était mise en scène. Évidemment, quand les médias refusaient de venir sur place, puis quand les Forces de l'Ordre les ont empêchés de venir, comme lors de la rafle du 25 octobre à Cité, Castellucci pouvait s'en donner à cœur joie: odeurs, étalages... qui se sont atténués avec le temps, preuve que notre action aura été utile.

Les personnes ayant vu la pièce aux dernières représentations n'en auront donc vu qu'une « version dédiabolisée ».

Par exemple, la scène montrant des enfants jetant des grenades sur le Christ a été momentanément supprimée après le festival d'Avignon. Cela ne démontre-t-il pas la gratuité de la scène des grenades ? N'est-ce pas la preuve que cette scène n'existe que pour choquer, puisqu'elle peut être supprimée sans que la pièce s'en ressente ? que la performance de Castellucci est une accumulation gratuite de scènes provocatrices qui ne trouve de cohérence que dans l'abjection ?

Il est nécessaire d'analyser les gestes de manière objective. Une déjection sur le Christ est avant tout une déjection sur le Christ même s'il est possible de lire derrière cela un message et qu'en matière de théâtre l'intention de l'auteur ne peut pas être purement et simplement mise de côté. 

Pour les non-convaincus, voici deux vidéos...

La première est la scène qui a été supprimée avec les enfants qui jettent des grenades sur le visage du christ: ce qui prouve les intentions originelles du metteur en scène !!!! Même si la scène n'est plus jouée en France, il est important de la montrer car elle relativise énormément le récent argumentaire du metteur en scène qui se défend d'intentions christianophobes et présente sa pièce comme HUMANISTE : ici et ici.

 La deuxième, celle qui clôture le spectacle, donc qui synthétise et donne le dernier message de l'ensemble de l'œuvre: la souillure du visage du Christ. Selon des personnes qui sont allé voir la pièce, c'est à ce moment là que l'odeur de merde est diffusée......Donc quid de « l'encre noire » dont parle l'auteur ??? Evidemment cette scène est jouée dans la version actuelle. Elle est à elle seule une offense, un blasphème à Notre Seigneur Jésus Christ dont le visage est au tout final détruit (lacéré).

ON TERMINE LA DESSUS: le message est donc expressif et clair : vidéo ici.

Posons-nous quelques questions :

Y a-t-il, oui ou non, un voile qui recouvre à la fin le visage du christ avec une odeur de merde qui se répand dans la salle ? Même si, lors des dernières représentations, l'odeur a disparu...

Y a-t-il, oui ou non, écrit « You are not my shepherd" (« tu n'es pas mon berger ») ? Même si le « not » est moins éclairé que le reste de la phrase ?

Si la réponse à ces deux questions est oui, indépendamment de toute interprétation personnelle, alors il n'y a pas d'ambiguïté sur le caractère blasphématoire de la pièce; cela justifie notre action pacifique.

 Nous devons nous interroger également sur la mauvaise foi de Castellucci, qui va jusqu'à dire « qu'il nous pardonne car il sait que nous ne savons pas ce que nous faisons ». La perversité de Castellucci va jusqu'à modifier le contenu de son « œuvre» en fonction du public et de l'affluence des médias. 

Mauvaise foi aussi de Frédéric Mitterrand et de Betrand Delanoë, qui refusent tout dialogue. De plus, les réactions du Ministre de la Culture et du Maire de Paris, conjuguées à l'impressionnante mobilisation et à la répression policière illustrent parfaitement la christianophobie ambiante actuelle, alors que bien plus de 90 % des interpellations se sont soldées par un simple relevé d'identité (autant dire qu'ils n’avaient rien à nous reprocher!).

Mauvaise foi enfin d’Emmanuel Demarcy-Mota, directeur du Théâtre de la Ville,  qui nous a avoué vendredi 28 octobre ne pas avoir vu la pièce, mais qui demande toujours plus d'aide à la Préfecture de Police pour « mater la rébellion ».

Il faut faire entendre une fatigue et la fin d'une tolérance sans doute gentille mais finalement peu vraie et encore moins charitable. Si les artistes ont libre champ pour détourner et ré-interpréter à leur façon les symboles chrétiens, c'est d'abord parce que les chrétiens eux-mêmes ont endormi leur conscience. Nous maintenons que la première et principale action dans cette bataille eschatologique est la prière. La seconde est la culture : revivifier l'art comme expression d'une transcendance qui reste respectueuse de la nature des choses et de la dignité de la personne humaine.

On nous oppose les points de vue de personnes qui s'estiment plus réalistes car elles ont vu la scène. Soit. Alors lisez ce témoignage bouleversant d'un étudiant qui a vu la scène...

« Le vieux passe derrière le portrait avec un bidon rempli de sa merde, puis une musique stressante se fait entendre. Là, la scène passe dans l'ombre faisant ressortir le portrait. Puis le Christ est déformé, Il se tord, puis des trous se font en haut du visage, et là de la merde coule, le recouvrant de haut en bas. C'est là que j'ai craqué, j'en ai pleuré pour être franc. Et j'ai été sorti. La phrase tu (n') es (pas) mon berger arrive ensuite. Quelque soit l'interprétation qu'on en fasse, personne n'a le droit de couvrir de merde le visage du Sauveur. Qu'on ne me fasse pas croire que c'est un signe d'amour, ou juste un artifice pour faire "réfléchir". Pour cela, il y a beaucoup d'autres moyens qu'un vrai artiste saurait utiliser. » 

Ou encore celui-ci, envoyé par une autre personne ayant sacrifié une heure pour analyser ce blasphème.

« Le seul caractère chrétien de la pièce pendant les 45 premières minutes sur 55) est la très grande image du Christ (environ 3 m sur 5 m) qui semble  projetée en fond de scène mais celle-ci n'intervient pas plus dans l'histoire qu'un crucifix le serait dans un lieu ou se déroulerait une histoire ordinaire.
De plus cette  icône qui est un énorme agrandissement du centre du visage du Christ d'Antonnello de  Messine est si ambiguë que je ne suis même pas certain que tous  les spectateurs ordinaires  comprennent que c'est une image du Christ qui est représentée au fond de la scène… Le premier moment, assez pathétique, où l'image joue un rôle est celui où le fils excédé par la déchéance de son père vient se coller à l'icône et semble l'embrasser en répétant plusieurs fois  le nom de Jésus, nom  qui est repris par une voix susurrante allant crescendo. 

Immédiatement  après, le père quitte la scène par la gauche par rapport à l'icône et il n'y a désormais  plus d'acteur sur scène, les lumières s'éteignent et l'on ne voit plus dans l'obscurité  que l'image du Christ éclairée par derrière, le tout au son presque assourdissant d' une étrange musique plutôt malsaine. 
 En fait le père “réapparaît” car il est manifeste qu'il gravit une sorte d'escalier. On voit très bien qu'il se trouve derrière l'icône car son corps semble se frotter au revers de l'image et on le  devine très bien gravissant une sorte d'escalier; et  c'est en arrivant à la hauteur des yeux de celle-ci qu'il s'oublie une nouvelle fois inondant en quelques secondes tout le visage du Christ  de matière fécale bien marronnasse : ce n'est donc pas “une sorte d'encre qui se répand sur le visage de l'icône” ou “un voile noir qui coule sur le portrait  du fils de Dieu” mais bien le père qui  l'inonde de ses déjections en parfaite contradiction avec ce que déclare l'auteur.

Je cite Romeo Castellucci  repris dans le programme remis au spectateurs : “A la fin du spectacle - sic ! -, un voile noir coule sur le portrait  du fils de Dieu : Dieu se retire dans le brouillard  du fond de scène  depuis lequel il avait fait son apparition - Sic ! - . Il est venu à vous et il vous a regardés : il l'a fait. Le noir représente la couleur de l'univers infini. Déchirer la toile figurant le visage du fils de Dieu ne constitue pas un geste iconoclaste : ce geste nous indique au contraire un chemin, un passage à accomplir  à travers la membrane  d'une image, un passage à travers le Christ, une identification complète avec le Christ, un bain en lui, une mise au monde de lui en nous.”

En tout cas il y a pour les spectateurs une réelle et évidente continuité entre le père qui s'est oublié pendant toute la pièce et les déjections qui inondent le visage du Christ à cet instant.

C'est à partir de ce moment là – et pas du tout avant – que se répand  dans la salle une odeur désagréable  qui veut évoquer celle de la matière fécale.

Après quelques secondes, deux machinistes presque invisibles viennent tirer sur l'image du Christ qui , nous le découvrons à cet instant était reproduit sur une sorte de voile - et le déchire : il ne reste alors qu'un carré blanc sur lequel apparaît le texte “You are my Shepherd” où petit à petit apparaît la mention “not” entre “are”  et “my shepherd” sans que ce supplément ne clignote ni ne soit aussi visible que le reste.

A cet instant la lumière se rallume et la pièce est terminée sans que ne se déroule la scène des enfants qui jetteraient – merde ou grenades – sur l'icône qui de toute façon à disparu. »

La mobilisation menée ne doit pas être le siège de règlements de comptes.

Indépendamment de notre sensibilité religieuse, c'est notre Christ qui est souillé. 

Il est important de noter que les actions menées devant le théâtre n'ont pas été initiées par une fraternité religieuse ni par un mouvement politique comme certains tentent de le faire croire, mais par quelques jeunes, étudiants ou professionnels, qui se sont sentis profondément blessés dans leur âme par ce torchon signé Castellucci et qu'on voudrait nous faire avaler comme étant de l'art… 

Nous ne sommes pas rattachés à une mouvance religieuse plus qu'à une autre, à une communauté plus qu'à une autre, à une association politique plus qu'à une autre.

Nous n'acceptons donc pas qu'au nom de la bienséance on nous traite de fondamentalistes, d'intégristes ou d'extrémistes, ou qu'on nous compare à des jeunesses de Lénine, comme ça a été le cas.

En revanche, nous remercions les personnes et associations qui ont eu le courage et la force de s'engager et de montrer la voie.

Nous ne tolérons pas non plus que cette action, qui doit unir tous les chrétiens dans la défense de leur Dieu, soit le siège de règlements de comptes entre différentes communautés et institutions religieuses, dont les antécédents sont d'ordres dogmatiques, liturgiques, politiques, hiérarchiques, ou personnels... mais n'ont absolument rien à voir avec notre mobilisation.

Nous ne sommes pas concernés par ces problèmes-la, mais sommes heureux et fiers de pouvoir réunir tant de personnes dans la lutte pour l'honneur du Christ. 

Nous agissons pour défendre le Christ. Alors ne perdons pas notre crédibilité en critiquant, à raison ou à tort, des prêtres ou des évêques qui n'ont pas compris ou adopté notre démarche. Tous sont le Christ a l'Autel, et certains sont aussi descendants des Apôtres... Il serait bien maladroit de détruire le Christ en voulant le défendre. 

Cela est vrai dans les deux sens.

Personne n’est donc en droit de  justifier son silence par le fait que ceux qui se sont déjà exprimés n’ont pas la même sensibilité religieuse ou politique.

Nous avons eu le soutien de communautés et de personnalités de mouvances bien différentes qui ont su trouver leur unité dans la défense du même Christ souillé.


Il est temps que les Catholiques des différentes « chapelles" » se retrouvent pour réfléchir ensemble : qu'est ce qu'un blasphème ? Qu'est ce qui est blasphématoire dans l'art, qu'est ce qui ne l'est pas ? Comment réagir chrétiennement face au blasphème ? Il se pourrait qu'un colloque nous permette de travailler ensemble ces questions, qui deviennent urgentes, pour l'unité et la fécondité de notre témoignage dans ce monde.  

En revanche, si nous sommes désireux d’établir un dialogue avec toutes bonnes volontés souhaitant s’exprimer pour défendre le Christ, de la façon qui leur semble la plus efficace, il est nécessaire que tous soient aussi disposés à travailler en amont des événements avec nous. Nous serons ainsi plus puissants face au Mal, et cela évitera les réactions mauvaises face à des déclarations tardives mal interprétées.

Alors que faire?

On continue! 

Car la prière et la manifestation pacifique viendront à bout de la provocation et du blasphème.

Car nous refusons de voir le Christ souillé de merde dans un théâtre bénéficiant de subventions publiques.

Car nous voulons témoigner de notre attachement sans compromission à Celui qui est mort pour nous.

Car en nous taisant quand l'image du Fils de Dieu est salie, nous sommes une insulte vivante pour nos frères d'Orient qui sont tués chaque jour pour avoir affiché leur Foi. 

Car nous sommes Catholiques avant tout!

Nous sommes encore plus déterminés à agir car cette « levée de boucliers » n'est pas honnête.

Les personnes qui ont cherché à démolir notre action occultent la souillure du visage du Christ au profit d'une insistance suspecte sur le caractère humaniste de la pièce. Restons simples et remplis de bon sens: rien que cette image souillée du Christ est une offense, une insulte, un blasphème à l'encontre de Notre-Seigneur.

Nous attendons des idées pour les actions à mener pour la suite des événements, pour manifester contre ces deux pièces de théâtre, à Paris, Rennes, Villeneuve d'Ascq et Toulouse.

Restons unis dans l'action, pour Sa Gloire et notre Honneur!

Frédéric Espieux,
Catholique, étudiant,
Au nom des personnes qui se sont mobilisées librement, à chaque représentation, et depuis la première...

« Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font. »

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci à cet étudiant et à ses camarades pour leur engagement. En union de prières.

Anonyme a dit…

Il faut montrer plaise à Dieu que le vrair peuple de France est derrière toutes les manifestations contre le balsphème. Regardez les pétitions signées sur le site de Défendons le crucifix, les manifestations, les intentions de prières, les protestations pacifiques, ce ne sont pas une poignée, une minorité d'"intégristes", de "fondamentalistes" catholiques mais la masse grandiose de notre peuple qui entend faire respecter le message de la Vérité, du Beau et du Vrai, incarné par Celui que l'on aime : le Christ Notre Sauveur...

 
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