28 octobre, 2011

L'avortement revient en Navarre

La récente loi d'avortement n'a rien à voir, assurent les autorités sanitaires de la région autonome de Navarre, en Espagne, avec le fait que depuis le 15 septembre dernier, le gouvernement régional ait autorisé l'ouverture d'une clinique d'avortement. L'intervention y est maintenant de nouveau pratiqués après une longue période d'arrêt : 24 années sans clinique ou hôpital habilité à supprimer la vie des enfants à naître.

Bien sûr. Les socialistes du gouvernement Zapatero répétaient sur tous les tons, au moment du vote de la loi, qu'elle n'allait rien changer à la pratique de l'avortement sinon mieux circonscrire les délais où il serait possible : il serait désormais possible du fait du libre choix de la femme, mais pas au-délà des 14 semaines… Les autorités ne pouvaient donc pas dire autre chose, se bornant à soutenir que la candidature d'une clinique privée a permis de mettre fin à l'absence de fourniture de ce « service » dans la province, alors que précédemment ils n'avaient rien vu venir.

Mais même le quotidien de gauche Publico observe que l'avortement est revenu en Navarre un peu plus d'un an après l'entrée en vigueur de la loi d'avortement, en juillet 2010, et que cette loi est sous le coup d'un recours déposé par le Gouvernement régional devant le tribunal constitutionnel pour conflit de compétence précisément parce qu'elle « oblige à garantir la fourniture de la prestation » d'avortement dans le réseau sanitaire public ou dans des centres qui lui soient liés, « dans la communauté de résidence de la femme enceinte, dès lors que l'intéressée la sollicite ».

Le journal accuse les « ultracatholiques » d'avoir réussi au cours de ces 24 dernières années à empêcher la commission d'avortements en Navarre, « contraignant » entre 600 et 700 femmes par an à aller se faire avorter à Madrid, au Pays-Basque ou en Aragon. Et c'est la loi qui empêche le gouvernement régional de se dérober désormais, « puisque toutes les communautés doivent avoir la capacité de fournir ces services sur leur territoire », assure Santiago Barambio, président de l'association des cliniques accréditées pour l'interruption volontaire de la grossesse.

La première clinique d'avortements a donc ouvert ses portes tout récemment et les premières « IVG » viennent de s'y pratiquer, en attendant qu'elle fonctionne « à plein rendement » en décembre. Plusieurs patientes renvoyées par le « Conseil de santé » sont attendues, mais pour l'heure la clinique, qui compte une salle d'opération et de quatre chambres de repos, n'a enregistré que des patientes « privées », venues subir hier l'intervention tarifée en moyenne à 400 euros.

La région de Navarre a également ouvert cette semaine son registre des objecteurs de conscience qui fichera le refus des acteurs de santé qui pourraient se trouver directement impliqués dans un avortement : un refus qui devra être préalablement formalisé par écrit pour pouvoir être pris en compte. Cette obligation fait elle aussi l'objet d'un recours de la part du Partido Popular.

© leblogdejeannesmits

http://www.riposte-catholique.fr/

Aucun commentaire:

 
[]