07 août, 2011

Colombie : l'université pontificale annule un congrès international au nom du respect de la vie

Le recteur de la Universidad Pontificia Bolivariana de Medellin? Mgr Luis Fernando Rodriguez Velasquez, vient d'annuler purement et simplement un congrès international qui devait se tenir à la faculté de droit sur le thème : « Les débats actuels de la justice », au motif que plusieurs intervenants d'universités étrangères étaient favorables à la dépénalisation de l'avortement. Il a écrit une lettre en ce sens à la doyenne de la faculté, l'avocate Maria Cristina Gomez, précisant que parmi les intervenants annoncés, cinq avaient pris « publiquement position contre les orientations du magistère de l'Eglise en ce qui concerne la défense de la vie humaine à toutes les étapes de son développement ».

La doyenne a fort mal pris l'affaire et a aussitôt démissionné. Elle s'est justifiée en affirmant que tous les invités étaient des « intellectuels reconnus » dans le monde du droit – ça ne manque pas, surtout dans le monde de la pensée unique ! – enseignant qui plus est dans de prestigieuses facultés de Colombie et du monde.

On peut considérer que le recteur a pris une position extrême dans la mesure où l'université est précisément le lieu du débat et de la confrontation, comme l'a souligné d'ailleurs Maria Cristina Gomez. On ne lui avait pas demandé, écrit-elle, de « vérifier les prises de position idéologiques des intervenants » avant de les inviter – pour un congrès mis sur pied depuis un an – et qu'en outre, « ce qui a fait grandir l'Eglise a été d'assumer les débats dans le sens de la défense des droits de la vie, en étudiant à fond toutes les prises de position et les idées de ses contradicteurs ». L'université, ajoutait-elle, y laissera son prestige.

Tout cela se tient mais d'un autre côté l'histoire contemporaine a montré des universités catholiques discuter assez avec ces « contradicteurs » pour finir par adopter leur position.

A quoi s'ajoute la situation actuelle de l'Amérique latine et plus particulièrement de la Colombie : face à une offensive pro-avortement généralisée sur le continent, appuyée par les fonds et les organismes internationaux, la Colombie, tente, elle, d'annuler les conditions de dépénalisation de l'avortement qui y ont actuellement cours. Même si la question de l'avortement n'était pas à l'ordre du jour du congrès, elle ne pouvait que sous-tendre les débats et risquait, a déclaré le porte-parole du recteur, d'être imposée à la faveur du congrès.

Si l'on changeait un peu les données du problème, les réactions seraient d'ailleurs peut-être différentes. Imaginerait-on un débat universitaire et serein avec des tenants de l'idéologie nazie ou même des professeurs qui auraient justifié, dans des cas limités, l'extermination de certains juifs ?

© leblogdejeannesmits.

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