25 mai, 2011

Espagne : au lieu de la famille, un numéro ?

Les principaux partis espagnols – c'était quelques jours avant les élections municipales désastreuses pour les socialistes de Zapatero – se sont mis d'accord au Parlement pour une réforme aussi inutile que nuisible. Bien des Espagnols sont fâchés parce qu'en cas de désaccord entre les parents d'un nouveau-né, il appartiendra à l'officier d'état civil, dès que la loi sera adoptée, de définir l'ordre des noms de famille de l'enfant. En Espagne cela a son importance, puisque de manière habituelle jusqu'ici on retenait le nom du père, puis celui de la mère. C'était évidemment contraire à l'égalité totale. Alors, c'est l'Etat qui décidera !

Mais il y a pire. Le projet propose d'en finir avec le Livret de famille. Au moment de l'inscription à l'état civil, chaque enfin devrait recevoir un « numéro de série » (sic) qui sera le sien dans tous ses rapports avec l'Etat et les instances officielles jusqu'à la fin de sa vie. Pas de document pour nommer ses père et mère – pardon, ses géniteurs, l'Espagne a renoncé depuis un bon moment à la version ringarde du couple formé d'un papa et d'une maman, et il ne faudrait pas que les autres se sentent « discriminés ».

La réforme d'une législation qui date, en gros, de l'Empire romain et exige de noter la filiation de tout nouveau citoyen en regardant d'abord la filiation paternelle, ne correspond à aucune demande populaire, note HazteOir. Il s'agit tout juste de répondre aux exigences de l'idéologie de genre.

Un professeur de droit, Domingo Bello Janeiro de l'université de La Corogne, observe que la loi met des potentialités de conflit dans ce qui jusqu'à présent était paisiblement réglé par un droit multi-séculaire. Sans compter la difficulté créée par la loi dans la recherche généalogique.

Le Sénat espagnol n'a pas encore voté la mesure. Des pétitions contraires se font jour. Les gouvernements européens, de quelque bord qu'ils soient, ne sont décidément pas proches des peuples…

© leblogdejeannesmits.

3 commentaires:

Hans Georg Lundahl a dit…

Au moment de l'inscription à l'état civil, chaque enfin devrait recevoir un « numéro de série » (sic) qui sera le sien dans tous ses rapports avec l'Etat et les instances officielles jusqu'à la fin de sa vie.

C'est d'après les pays nordiques. La date de naissance fournit six chiffres (le 19 ou 20 retranché, centennaires ajoutent un +avant), un système codé donne trois et une formule mathématique, variable selon le sexe (si, si, les femmes ont numéros pairs et les hommes numéros impairs) donne une vérification contre faussaires trop maladroits. En Suède ça commence avec l'an, comme les dates américains, mais au Danemark et en Norvège c'est dans le sens normal des dates.

ema a dit…

En plus l'Espagne ayant été reconquise tardivement, elle n'a adopté les noms de famille plus tardivement qu'en France (l'on est toujours fils de, ben, chez les musulmans!). Les noms de famille sont donc beaucoup moins variés et nombreux que de l'autre côté des Pyrénées. Il était donc très important de pouvoir mettre pour se faire connaître le nom de famille du père suivi de celui de la mère. C'est une attaque supplémentaire pour priver un être humain de sa filiation naturelle et de ses racines.
L'on peut aussi tatouer à la naissance le code-barre, ou injecter la puce électronique comme pour nos animaux domestiques!
Ajoutons encore pour rester dans l'ironie qu'il y a sans doute une urgence vitale en ce moment à légiférer pour changer une loi procédant d'un usage séculaire, au vu de tous les autres problèmes qui assaillent le pays.
Bref dans quel monde vivons-nous!
Au secours. Du bon sens tout simplement faute de mieux et pas de l'idéologie destructrice, est-ce trop demander!

arnobiz a dit…

Une question: en quoi ce numero de serie (nom fort mal choisi certes) differe-t-il du numero INSEE attribue a chaque francais a sa naissance, et qui est utilise pour ses papiers d'identite, la Secu etc..?

Merci d'avance

AB

 
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