07 février, 2011

Un prêtre argentin ose arrêter un spectacle anticlérical

Il s'appelle Jorge Daniel Gomez, il est prêtre et il a le sens de l'honneur sacerdotal. Assistant le 13 janvier dernier à un spectacle théâtral populaire de au Festival national de Chivo, à Malaguë au sud de Mendoza (Argentine), il venait de présenter un numéro folklorique avec son groupe, « Solupe ». Vint le tour d'un groupe choral, les Lutherieces. démarquant un numéro d'un groupe de chansonniers espagnols. Mais dans leur version modifiés, ils étaient déguisés en moines et se moquaient des prêtres, des saints, des dévotions catholiques et plus spécialement du célibat sacerdotal.

Alors l'abbé Gomez – « Padre Pato » sur la scène – enjamba la barrière de sécurité et saisit tranquillement le micro d'entre les mains du leader du  groupe, éberlué. Et d'un ton tranquille mais ferme, le prêtre déclara :

« Nous allons demander, s'il vous plaît, au groupe de poursuivre avec un autre numéro, parce que nous sommes catholiques, je suis prêtre et je ne vais pas permettre qu'on me salisse ma chasteté. Excusez-moi, les gars, je sais que vous faites cela de bon cœur, continuez-donc avec autre chose. »
La salle de 8.000 spectateurs applaudit, le leader des Lutherieces se tourne vers ses compagnons, et lance un sonore : « Va pour chanter une “cuequita”, les gars ! »

Une partie de la presse argentine ne l'a pas entendu de cette oreille et insulte désormais le prêtre pour son opération de censure ou son « manque de respect ». L'un des responsables du groupe l'accuse même de « violence ».

Une video de l'intervention du prêtre circule sur internet et montre à quelle point celle-ci est mesurée et sans polémique – et d'ailleurs parfaitement efficace : c'est ici.

L'association ArgentinosAlerta.org propose d'écrire au P. Gomez pour le féliciter de son action.

S'exprimant dans les médias par la suite, celui-ci a noté l'attitude « très positive » du jeune artiste qu'il avait interpellé, ajoutant qu'il aurait bien aimé pouvoir discuter avec lui. « Vous savez, à Malarguë, nous aimons, et nous sommes prêts à mourir pour les choses saintes. » Et d'ajouter : « Il y a des choses saintes avec lesquelles on n'a pas le droit de rire. Si c'est une censure ? Bien sûr que c'est une censure ! Un père doit encourager ce qu'il y a de beau chez ses enfants, et censurer les choses mauvaises, pour qu'ils se corrigent. Moi, en tant que prêtre, placé par Dieu dans le monde, comme Jésus, pour encourager ce qui est bon, je dois tirer les oreilles quand il y a des choses mauvaises. »

« Vous, dans les grandes villes, comme Mendoza ou Buenos Aires, vous êtes prêts à vous moquer de tout, tout vous est égal – mais tout ne se vaut pas. Il y a des choses qui sont la vie de notre vie, comme la vie, comme le célibat », dit-il, rappelant à ses interlocuteurs de la télévision que les médias ont le « devoir de présenter la vérité, pas des salades russes », et qu'avec les énormes moyens techniques dont ils disposent aujourd'hui ils devraient être en mesure de le faire…

Source : ACIPrensa.

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