04 février, 2011

Evêques philippins : la prison plutôt que la “loi de santé reproductive”

Ce n'est pas une loi d'avortement. Et le texte comporte tout un volet promettant la promotion de la régulation naturelle des naissances. Mais – comme je l'ai écrit ici et ici – la loi de Santé reproductive qui vient de franchir en commission sa première étape aux Philippines avait suscité dès dimanche une mise au point ferme et unanime marquant l'opposition de l'épiscopat catholique. A peine la proposition adoptée en commission, deux évêques philippins ont appelé le peuple philippin à la « désobéissance civile » si jamais le texte franchit avec succès toutes les étapes législatives – ce qui peut théoriquement prendre jusqu'à deux ans. L'information provient du site officiel des évêques philippins, ici. L'évêque de Sorsogon, Arturo Bastes, a ainsi déclaré au micro de la radio de l'épiscopat philippin, Radyo Veritas :

Mgr Arturo Bastes
« Il y aura une désobéissance civile ! Aux lois qui sont immorales, nous dirons au peuple de ne pas obéir ! »
Et d'ajouter :
Mgr Ramon Arguelles
« Nous autres évêques, nous sommes prêts à accepter la prison, avec nos prêtres, pour protester contre les choses immorales qui sont là (dans la loi). Notre enseignement sera ferme – qu'ils nous emprisonnent ! »
Mgr Ramon Arguelles, archevêque de Lipa, dans l'île de Luzon aux Philippines, ajoutait aussitôt :
« Nous ne disons que ce qui est juste ! Nous proclamerons cela quoi qu'il arrive. »
Ce dernier avait précisé que la prise de position des évêques n'est pas contre tel ou tel : « Nous ne sommes pas contre le gouvernement. Nous ne sommes pas des subversifs. »

La mobilisation des évêques philippins contre un tel projet est exemplaire, et même inouïe vue depuis les pays d'Europe et notamment depuis la France où non seulement on n'entend guère la Conférence des évêques « communiquer » sur le sujet de la contraception, mais où les manuels de SVT (sciences de la vie et de la terre) sont distribués dans les collèges catholiques sous contrat avec l'Etat comportent la promotion de la contraception et même de l'avortement sans que l'épiscopat dans son ensemble ne bouge le petit doigt.

Il est intéressant de noter aussi que les évêques philippins dénoncent à la fois la « contraception » contragestive – tous les moyens qui habituellement ou par un deuxième effet empêchent la nidation de l'embryon conçu – et la contraception qui évite la conception.

LifeSiteNews rapporte les déclarations de René Bullecer, directeur national pour les Philippines de Human Life International qui a mis au défi le président Benigno Aquino de dépasser ses « vagues déclarations » sur sa foi catholique et de passer aux actes. « Le président Aquino doit confirmer, au moyen de mesures législatives concrètes, et pas seulement avec des déclaration verbales, que le gouvernement entend mettre en œuvre des politiques familiales et démographiques qui respecteront pleinement la valeur de la vie humaine »n a-t-il déclaré mercredi sur Radio Vatican.


« Le gouvernement philippin a déjà reçu plus de 900 millions de dollars d'agences comme USAID, la FNUAP et d'autres qui imposent des politiques rigides de contrôle de la population, et cela rend difficile pour lui de faire marche arrière », a précisé René Bullecer.


© leblogdejeannesmits.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Et ce sont les évêques qui vont donner de l'argent aux familles trop nombreuses pour les aider à nourrir et élever leurs enfants? hypocrisie, quand tu nous tiens!

Maxou

 
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