01 août, 2010

Le cardinal de Madrid dénonce fermement la loi d'avortement

Et critique le recours à l'immigration…

Après ses déclaration plutôt ambiguës rapportées ici, le cardinal Rouco Varela, archevêque de Madrid, est revenu à une dénonciation très nette de la loi d'avortement en parlant du « suicide » des cultures qui ne « protègent pas la vie ». Son analyse dépassait le cadre de la seule Espagne pour viser tout le continent européen. Il s'exprimait devant la Fondation Université du Roi Juan Carlos, à Aranjuez, sur le thème « L'immense valeur de la vie », dénonçant sans ambages le choix des sociétés européennes d'avoir pris un « chemin fatal du non radical à la vie » et annonçant que la « crise démographique » qu'elles traversent, « toutes, sans exception » mais avec l'Espagne « en tête », les a quasiment menées au bord de la « disparition totale ». Ses propos ont été rapportés par HazteOir.

Mieux, le cardinal a déclaré que de ce point de vue l'idéologie tyrannique du nazisme n'avait pas connue sa fin historique avec la disparition de ce régime :

« Une anthropologie sociobiologique qui nie le caractère spécifique de la vie humaine s'est frayée un chemin depuis les années 1990, jouissant d'une influence croissante sur le plan social et politique, charriant des théories selon lesquelles un petit de singe en bonne santé dispose d'un plus grand droit de vivre qu'un fœtus et même qu'un bébé porteur de quelque tare physique ou psychique. Le plus triste, c'est que cette anthropologie a trouvé un excellent bouillon de culture dans les sociétés européennes postmodernes, en portant progressivement atteinte au système juridique de l'Etat de droit. »

Et c'est au nom de la tradition de l'Etat de droit européen que le cardinal a revendiqué le droit à l'objection de conscience dont celui-ci fait partie de manière « essentielle », et qui ne se fonde pas seulement sur le point de vue chrétien, selon le prélat.

« Si la société espagnole dans son ensemble devait perdre le sens chrétien de la valeur de la vie humaine et du caractère absolu du droit qui le protège, cela indiquerait la perte de ce qu'il y a de plus essentiel et de plus fondamental dans sa culture. »

On peut déplorer que le discours contre la loi d'avortement se focalise ainsi sur le droit à l'objection de conscience, qui est finalement ce qui reste quand on juge la bataille perdue, mais enfin le langage est déjà plus clair qu'il y a quelques jours. Le cardinal Rouco Varela poursuit en demandant qu'on regarde en face le fait que la relève des générations n'est plus assurée depuis trente ans au moins :

« Dans ces sociétés le divorce s'est généralisé, tout comme la chute accélérée de la nuptialité, une négation impressionnante du droit à la vie de ceux qui sont le plus sans défense, des malades en phase terminale et des anciens. Que peut-on espérer d'autre pour l'avenir de ces sociétés européennes que la décadence physique et spirituelle, et la disparition progressive de leurs cultures ? »

La réponse donnée par les sociétés européennes : le recours à l'immigration, a également été critiquée par le cardinal de Madrid :

C'est une option trop hâtive sur le plan sociologique, et très courte de vue ; et même si cela peut paraître paradoxal, elle est très intéressée et égoïste. Elle ne résout pas, à moyen terme, les problèmes économiques et sociaux de la crise, et elle n'éloigne pas à moyen terme, et à plus forte raison à long terme, le danger de la disparition de la culture. Notre culture n'aura jamais le moyen de subsister de cette façon, et encore moins si elle renonce à la vitalité propre et originelle que seuls garantissent le mariage et la famille. (…)
Si une culture donnée ne favorise pas la culture de vie, elle opère sa propre négation parce qu'il est évident que dans la morale de la société des familles, le principe du "tu ne tueras pas » et de protéger la vie a été essentiel.
Rappelant que l'Espagne porte de nombreuses marques d'une culture qui a toujours défendu la vie parce qu'elle défendait le « principe évangélique de l'amour », la cardinal a ajouté :
Le droit à la vie est tombé victime le premier d'un mouvement d'idéologisation multiculturelle et sociale inspirée par la négation du caractère transcendant de la personne humaine et de la valeur absolue que renferme sa vie.
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