10 janvier, 2010

Bangladesh : vers la politique de l'enfant unique

L'agence chinoise Xinhua vient de publier les propos du Directeur général de la direction du Planning familial au Bangladesh qui annonce la pleine mise en œuvre d'une politique de l'enfant unique d'ici à 2015, dans son pays qui connaît actuellement un taux de fécondité de 2,7 enfant par femme. Mohammad Abdul Qayyum a précisé : « La politique chinoise a influencé le cadrage de notre politique mais nous ne la rendrons pas obligatoire. »

Mais en dehors des avortements forcés, de la persécution judiciaire des opposants et des lourdes peines pécuniaires infligées au contrevenants - quelques-uns des moyens de coercition utilisés en Chine - la politique « volontaire » annoncée par le Bangladesh prévoit quand même des sanctions indirectes, comme le refus de différentes formes d'aides d'Etat aux couples qui ne se conformeraient pas aux directives, et la mise en place d'une préférence systématique pour l'inscription dans les écoles d'Etat ou l'attribution de dotations financières aux familles à enfant unique.

Et les autorités ne cachent pas qu'elles entendent travailler avec les responsables chinois de la politique de l'enfant unique pour la formation des hommes, le recours aux contraceptifs modernes et autres questions (alors même que la Chine va devoir faire face à un problème énorme lié au vieillissement de sa population).

Le slogan de cette campagne ? « Pas plus de deux enfants, un c'est mieux. »

Il est question de faire participer 21 ministères bangladais à la mise en œuvre de cette politique qui vise à assurer les « droits basiques » de la population : l'éducation, la santé, la santé, le logement et l'alimentation - droits qui dans ce pays à très forte majorité musulmane ne sont nullement assurés aujourd'hui. Ainsi le ministère de la Santé et du Bien-être serait en première ligne, mais celui de l'Education devrait assurer la diffusion du message contraceptif et celui de l'Information serait chargé d'assurer une bonne « couverture » du sujet par la presse écrite et audiovisuelle chargée, par ce biais, des opérations de propagande. Le ministère des Affaires religieuses serait également sollicité puisque les religions traditionnelles sont perçus comme de obstacles à la mise en œuvre du contrôle de la population.

Quant à la manière de l'imposer, on la devine dans cette mesure déjà prévue : encourager chaque femme à n'avoir qu'une fille au cours de la totalité de ses années fertiles. Que fera-t-elle si une deuxième fille s'annonce ?

Ce n'est pas moi qui le dis, mais, paradoxalement, une féministe américaine pro-avortement : au Bangladesh, aujourd'hui, il manque déjà 3 millions de femmes parce que l'on y préfère avoir un garçon (capable d'assurer l'entretien de ses parents âgés) qu'une fille. « Le nombre de femmes manquantes est estimé à 44 millions en Chine, 39 millions en Inde, 6 millions au Pakistan et 3 millions au Bangladesh. C'est le plus grand génocide d'un seul type dans l'histoire de l'humanité. Le plus grand qu'il y ait jamais eu. » (Lucinda Marshall, dans Counterpunch.)

Source : Bioedge.

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