29 décembre, 2009

Le cardinal Rouco Varela à Madrid : “L’avenir de l’Europe passe par vous, chères familles chrétiennes !”

Des milliers et des milliers de familles (plusieurs centaines de milliers selon HazteOir) ont participé dimanche à la manifestation catholiques des familles à Madrid à l'occasion de la fête de la Sainte Famille (voir ici la note du Salon beige).

L’homélie du cardinal Rouco Varela lors de la messe pour la Fête des familles sur la place de Lima, à Madrid, dimanche, est intégralement en ligne ici en espagnol. Je vous propose ma traduction de ses passages les plus importants de ce texte où le cardinal a voulu rappeler aux familles chrétiennes qu’elles doivent contempler « la Sainte Famille de Nazareth comme le modèle indépassable et décisif pour pouvoir vivre pleinement la richesse de la grâce du mariage chrétien ». Accompagnant l'exhortation spirituelle, les mots sur l'inexistence de l'avenir de l'Europe sans l'accueil des enfants par les familles chrétiennes méritent d'être particulièrement salués.



« Chères familles chrétiennes, vous êtes très conscients, y compris en vertu de votre propre expériences de la vie dans le mariage et au sein de votre propre famille, de ce que cet autre langage sur les divers modèles de la famille qui semble dominer et soumettre sans admettre aucune réplique, la mentalité et la culture de notre temps, ne correspond pas à la vérité naturelle de la famille, telle qu’elle a été donnée à l’homme “depuis l’origine” de la création, et que pour cette raison il est incapable de résoudre la problématique si souvent cruelle et douloureuse des échecs matériels, moraux et spirituels qui affligent aujourd’hui l’homme et la société européenne de notre temps, d’une gravité telle qu’on en a peu connu de semblable à travers l’histoire. »


Rappelant l’enseignement de Jean-Paul II et de Benoît XVI sur la nécessaire ouverture à la vie au sein d’une famille fondée sur le « mariage entre un homme et une femme, cellule primordiale et vitale de la société », le cardinal poursuivait :
« Vous savez demander pardon et vous vous pardonnez. Savez-vous vous élever et vous sanctifier mutuellement ? (…) Où et en qui les enfants qui vont naître, les handicapés, les malades, ceux qui sont rejetés… pourront-ils trouver le don de la vie, sinon en vous, pères et mères des familles chrétiennes ? Existe-t-il qui que ce soit d’autre qui sache répondre mieux et plus efficacement aux situations dramatiques vécues par les chômeurs, les anciens, ceux qui sont angoissés par la solitude physique et spirituelle, ceux qui sont brisés par les déceptions et les échecs sentimentaux, matrimoniaux, familiaux, que la famille véritable, celle qui est fondée sur la loi de Dieu et l’amour de Jésus-Christ ? »

Le cardinal Rouco Varela insistait ensuite sur la vie familiale qui doit de centrer sur la vie sacramentelle et spécialement l’Eucharistie, « source et sommet » de toute la vie chrétienne, et montre comment Marie et Joseph ont porté à la perfection l’acceptation amoureuse de la volonté de Dieu pour leur famille, bien qu’elle fût humainement difficile à comprendre, surtout dans les épreuves comme l’épisode de Jésus perdu au Temple, puis, pour Marie, au moment où « la Mère et le fils étaient expropriés sur l’autel d’un Amour plus grand », la Croix. « De cet amour de Marie et Joseph, amour de total abandon à Dieu, et à cause de de cela d’une fécondité humainement inimaginable, surnaturelle !, surgit la famille où naît, grandit et demeure le Sauveur de l’homme »…





« Le panorama que présente la réalité de la famille dans l’Europe contemporaine n’est pas précisément encourageant. Le diagnostic préoccupant de l’état de santé de la famille européenne, fait en octobre 1999 par la IIe Assemblée spéciale pour l’Europe du Synode des évêques, recueilli ensuite par Jean-Paul II et détaillé et commenté par lui dans l’Exhortation post-synodale “L’Eglise en Europe”, s’est aggravé de plus en plus. L’actualité de la famille et du mariage dans les pays européens est marquée par le divorce juridiquement facilité dans des proportions extrêmes inimaginables il y a encore peu, jusqu’à l’assimiler à la répudiation ; par l’acceptation croissante de l’affaiblissement – quand il ne s’agit pas de l’élimination pure et simple – d’abord culturel, puis légal du mariage vu comme union irrévocable entre un homme et une femme dans une communion intime de vie et d’amour, ouverte à la procréation ; par la progression, apparemment inévitable, des ruptures matrimoniales et familiales aux conséquences dramatiques et bien connues qu’elles entraînent pour le sort et le bien des enfants et des jeunes. A cette situation est venue s’ajouter la crise économique, avec ses conséquences inévitables de chômage et du sous-emploi qui se surajoutent à la crise du mariage et de la famille déjà si répandue.


« Le droit à la vie de l’enfant qui est encore dans le sein de sa mère – le “nasciturus”, se voit malheureusement éliminé de la conscience morale d’une part toujours plus importante de la société, et aussi dans la législation qui accompagne et stimule cela à travers un supposé droit à l’avortement pendant les premiers mois de la grossesse. La vie des personnes avec des incapacités diverses, celle des malades en phase terminale et des anciens, si elles ne se trouvent pas dans un entourage familial protecteur, est chaque jour plus menacée. C’est un panorama à première vue sombre et désolant. Mais seulement à première vue ! Dans les profondeurs s’allument les signes lumineux de l’espérance chrétienne : vous êtes ici, chères familles chrétiennes d’Espagne et de toute l’Europe, pour donner témoignage de cette espérance et la confirmer ! Avec le “oui” joyeux de votre mariage, le “oui” à votre famille, perçue et édifiée chrétiennement comme représentation vivante de l’amour de Dieu – amour d’oblation et d’offrande, offert et fécond également dans “votre chair” ; avec votre “oui” au mariage et à la famille comme “le sanctuaire de la vie” et fondement de la société vous êtes en train de retracer le sillon qui rend possible le véritable devenir de l’Europe du présent et de l’avenir. Sans vous, chères familles chrétiennes, l’Europe n’aurait presque plus d’enfants, ou, ce qui est la même chose, sans l’avenir de la vie. Sans vous, l’Europe n’aurait plus l’avenir de l’amour, expérimenté et exercé gratuitement ; elle perdrait la richesse de l’expérience d’être aimé pour ce que l’on est et non pour ce que l’on a. L’avenir de l’Europe, son avenir moral, spirituel et même biologique, passe par la famille s’accomplissant dans sa primordiale et pleine vérité. L’avenir de l’Europe passe par vous, chères familles chrétiennes ! »
© leblogdejeannesmits.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Merci pour cette traduction! Saviez-vous que cette manifestation a été organisée par le Chemin néocatéchuménal? Un itinéraire de l'Église catholique où la famille est soutenu et où se vit concrètement Humanae Vitae!

 
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