24 juillet, 2009

Refuser la communion aux promoteurs de l’avortement : le cardinal Cañizares y voit une “charité”

Interrogé par le site d’informations pro-vie LifeSiteNews, le nouveau préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, le cardinal Antonio Cañizares Llovera, a déclaré que le fait de refuser la communion aux hommes politiques catholiques pro-avortement se justifie par le principe de « la charité dans la vérité » – caritas in veritate.

Celui qu’on surnommait, alors qu’il accédait au siège épiscopal de Tolède, le « petit Ratzinger », a rappelé que quiconque s’approche de la Sainte Table en état de péché grave est en grave danger spirituel et que le refus de la communion résulte alors du souci pour son salut éternel.

« Je pense qu’on trouve les paroles les plus fortes dans saint Paul : celui qui reçoit l’Eucharistie sans être convenablement préparé, bien préparé , “mange sa propre condamnation”. C’est la chose la plus forte que nous puissions dire et c’est aussi la plus vraie », a déclaré le Cardinal à la journaliste de LifeSite, Hilary White.

C’est un devoir d’éducation, en somme, auquel répond l’initiative, notamment de la part de certains évêques américains, de refuser publiquement la communion aux personnalités politiques connues pour leur soutien et leurs votes en faveur de l’avortement, de l’euthanasie ou d’autres lois de mort :

« Les hommes politiques doivent se rendre compte de ce qu’ils font, on doit les aider à prendre conscience de la gravité de leurs actes. »

A eux d’abord d’aligner leur conduite sur le principe de la « charité dans la vérité » : c’est ensuite aux évêques de se conformer à cette règle par rapport à l’accès à la communion, a souligné le prélat.

Le cardinal Cañizares a souligné que le fait d’être activement engagé dans la procuration d’un avortement est une offense des plus graves qui encourt la punition la plus sévère de l’Eglise catholique, l’excommunication, comprise comme une peine « médicinale » visant à éloigner du mal celui qui la subit. « Dans le cas des pécheurs publics, nous ne savons pas ce qui se passe dans la conscience de ces personnes politiques. Et je suis bien conscient de la prudence qui doit guider notre conduite. Mais j’estime aussi qu’il est de notre devoir d’éclairer leur conscience. D’aider la personne à agir en conformité avec une conscience juste et droite. » C’est là l’une des fonctions propres de l’évêque, a rappelé le Cardinal : « Aider à la formation de la conscience droite. Former les consciences de telle façon que les gens agissent conformément à la vérité. »

Il est difficile de ne pas voir dans ces déclarations fortes une prise de position dans la guerre discrète qui s’est déclarée entre partisans de l’affirmation claire de la vérité à propos des lois de mort qui défigurent tant de législations à travers le monde et ceux qui, au nom d’ententes politiques ou d’arrangement pragmatique de la question, opposent charité et vérité. Ce fut le cas dans l’affaire de la petite fille de Recife, ce l’est encore sans doute dans l’étrange prise de position de Rocco Buttiglione (Présent d’hier).

Le cardinal Cañizares a précisé qu’on pouvait se référer à deux textes : l’encyclique Evangelium vitæ et le document de la Congrégation pour la doctrine de la foi – alors présidée par le cardinal Ratzinger – affirmant que la communion « devait » être refusée aux hommes politiques pro-avortement.

Il a déclaré « ne pas savoir » si un document sur le thème des hommes politiques et l'avortement est en préparation au Vatican.

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