27 juin, 2007

Avortement, holocauste, prison

Un pasteur luthérien, Johannes Lerle, vient d'être condamné à un an de prison par le juge unique du tribunal d'Erlangen (Bavière) pour avoir comparé l'avortement à l'holocauste. Il a été déclaré coupable du délit de négationnisme, le 14 juin, par le juge Erda Erdenhofner, pour avoir osé établir un parallèle entre les 150.000 enfants tués légalement chaque année en Allemagne et le génocide des Juifs à Auschwitz.

Il est du coup convaincu de l'équivalent allemand de l'« incitation à la haine ».

Le Pasteur Lerle a eu beau se défendre en assurant le tribunal que sa comparaison ne minimisait en rien la souffrance des Juifs, le juge s'est fondé sur une logique ubuesque pour rejeter ses explications.

On peut la résumer ainsi : puisque l'avortement est légal, ce n'est ni un crime, ni un mal, et par conséquent y assimiler l'Holocauste, c'est dire celui-ci légal et acceptable.

C'est en tout cas la logique qui tend à s'imposer dans la jurisprudence allemande : ainsi une avocate pro-vie, Günter Annen, a-t-elle été condamnée à 50 jours de prison en 2005 pour avoir souhaité la fin des avortements « injuste » : le mot est légalement inexact, s'est-elle entendu dire, et elle a laissé faussement entendre que l'avortement serait illégal en Allemagne.

Source : ici.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Elle est belle la liberté.

Ken a dit…

Que se passe-t-il quand on dit que les taxes sont "injustement" trop hautes en Allemagne ?

On prend combien de jours ?

Anonyme a dit…

Le tort de ce pasteur, ce n'est pas d'avoir insinué que l'Holocauste serait légal et acceptable, ce qu'il n'a évidemment jamais fait, c'est plutôt, sans le vouloir, d'avoir laissé entendre que la loi actuelle, qui n'est rien d'autre que la consécration juridique du principe selon lequel un tiers (Etat, mère) peut décider qu'une vie mérite ou non d'être vécue, qu'un être est humain ou non, était tout aussi abominable que les lois promulguées et appliquées sous le IIIe Reich.

Le juge n'a d'ailleurs pas pensé que son propre raisonnement pouvait se retourner contre lui : sous le IIIe Reich, les lois abominables étaient déclarées justes, acceptables, et l'on risquait également la prison à les contredire ; on fait aujourd'hui l'éloge de ceux, extrêmement minoritaires en Allemagne, qui ont résisté à de telles lois ;

Qu'y aurait-t-il de différent aujourd'hui à dire une loi injuste et inacceptable, si, à l'évidence, pour celui qui la refuse, il s'agit de la consécration légale d'un crime effroyable ? Dût-il risquer la prison - qui, en l'occurrence, traduit bien la faiblesse de celui qui ne peut justifier sa position que par la force.

Il est donc à espérer que le petit nombre de ceux qui refusent aujourd'hui sans violence les lois injustes recoivent en leur temps quelque éloge.

Et qu'un jour, on reconnaisse que l'avortement tue des êtres humains innocents, nécessairement uniques, et qui n'ont jamais commis aucune faute personnelle.

Sauf à nier que vous et moi, nous n'avons jamais été des embryons dans les entrailles de notre mère... or, ne sommes-nous pas des êtres humains ?

Anonyme a dit…

La juge allemande n'a-t-elle pas pratiqué un négationnisme des dires du pasteur qui affirmait ne minimiser en rien la souffrance des Juifs?

S'il l'on en revient aux faits, le pasteur a été condamné pour négationnisme alors qu'il clamait aussi l'horreur de l'holocauste!!
Ca n'a pas de sens.

Ma conviction personnelle est que la juge a fait passé un sentiment personnel dans son jugement en trouvant à tout prix une "logique" légale qui justifiait sa position.

 
[]